Limitation à 80km/h: "Il faut arrêter d'emmerder les Français avec ça"

Et si le gouvernement reculait sur les 80km/h ? La mesure passe très mal dans certains départements. Et plusieurs parlementaires de la République en Marche interpellent le Premier ministre.
Le gouvernement va-t-il lever le pied sur l'abaissement de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires? Le passage de 90 à 80km/h sur les routes secondaires, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet ne semble plus faire l'unanimité au sein de la majorité.
Mais pour Edouard Philippe, hors de question de renoncer. Même s’il perd des points dans les sondages, il veut pouvoir se regarder dans la glace. Il a trop souffert des mesures annoncées et non tenues des gouvernements précédents. Sauf que c’est le passage en force qui ne passe pas. 28 présidents de départements adressent une lettre à Edouard Philippe pour lui demander de renoncer à cette mesure qualifiée de "ruralicide".
Certains députés La République en Marche vont dans le même sens, à l'image de Benoit Simian, député LREM de Gironde: "Je crois que sur ce sujet-là il faut cesser d'emmerder les Français et avoir une approche pragmatique. Oui, notre priorité c'est de sauver des vies, on ne peut pas se satisfaire d'une augmentation de la courbe, mais ne même temps, ce sujet ne doit pas se régler depuis Paris. Je crois qu'il faut adapter au cas par cas et donc mon idée, c'est de mettre le 80km/h, là où il n'y a pas de marquage au sol".
Le projet pourrait être amendé
Ça gronde aussi jusqu’au sein du gouvernement. Le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard serait contre la mesure. Et il se dit même qu’Emmanuel Macron n’est pas très à l’aise avec la méthode employée par son Premier ministre.
Le projet ne sera pas abandonné, mais pourrait être amendé: laisser libre choix aux préfets ou aux présidents de départements, garder les routes les moins accidentogènes à 90 km/h, ou bien celles où il y a une ligne blanche. Plusieurs pistes sont lancées pour éviter de passer au tout 80.
Mais pour le moment, Edouard Philippe ne semble pas vouloir plier. Et les représentants de la sécurité routière non plus. Anne Lavaud, de la Prévention routière, a déjà préparé son argumentaire: ce qui agace le plus les automobilistes, ce sont les changements permanents de vitesse autorisée, quand on passe subitement de 90 à 70, puis de nouveau à 90. Selon elle, il faut donc tout harmoniser à 80.