L'invité du jour: Serge Tisseron
Serge Tisseron est psychiatre et psychanalyste, docteur en psychologie, enseignant à Paris VII. Il a publié de nombreux ouvrages personnels et participé à une vingtaine d’ouvrages collectifs. Il a notamment découvert un secret dans la famille de Hergé à partir de la seule étude des albums de Tintin, plusieurs années avant que la biographie de Hergé ne soit connue et ce secret confirmé (Tintin chez le psychanalyste, 1985). Depuis, l’essentiel de son travail porte sur deux thèmes : les images et les secrets. Sur les images, il a notamment publié Psychanalyse de l’image (Dunod, 1995), Le bonheur dans l’image (Les empêcheurs de penser en rond, 1996), où il interroge les relations que nous établissons avec les diverses formes d’images comme la bande dessinée, la photographie, le cinéma et la télévision, et Y-a t-il un pilote dans l’image (Aubier, 1998) où il interroge les diverses formes de lien à l’oeuvre à travers les images, et notamment les effets de violence des images. Son intérêt pour la photographie a abouti à la restauration et à l’exposition des photographies marocaines du psychiatre Gaëtan Gatian de Clérambault (Centre Georges Pompidou, Mai-Juin 1990) et à la publication de plusieurs ouvrages sur cette oeuvre. Il a également réalisé deux ouvrages en collaboration avec des photographes : Nuage/Soleil avec Bernard Plossu (Marval, 1994) et D’air en air avec Catherine Noury (Filigranes Ed., 1995). Dans Le Mystère de la Chambre claire, il questionne la photographie comme pratique : regarder le monde à travers un viseur, appuyer sur le bouton, développer une image, la regarder, la montrer et la commenter modifient à la fois la relation aux autres et à soi - même. Autour des secrets de famille, il a publié, entre autres, Tintin et les secrets de famille (Séguier, 1990, Réed. Aubier, 1992), le premier ouvrage entièrement consacré à la honte (La honte, psychanalyse d’un lien social, Dunod, 1994), puis Du bon usage de la honte (Ramsay, 1997), Secrets de famille, Mode d’emploi (Ramsay, 1996, Réédit. Marabout,1997) et Nos Secrets de famille (Ramsay, 1999). Il travaille actuellement sur les diverses formes de relations que nous entretenons avec nos objets quotidiens, notamment autour de leurs fonctions de mémoire et des secrets qui peuvent y être enfouis. Serge Tisseron a été directeur de collection aux Belles Lettres (collection « Voies nouvelles en psychanalyse ») de 1995 à 1998. Il est actuellement directeur de collection chez Armand Colin (collection « Renouveaux en psychanalyse » en collaboration avec Eric Adda). Il est membres de plusieurs sociétés scientifiques et régulièrement consulté comme expert autour des questions des images par les différents Ministères. Il a été chargé conjointement par le Ministère de la Culture et la Direction de l’Action Sociale d’une recherche sur les effets des images chez les enfants et les adolescents, d’une durée de trois ans (1997-2000). Enfin, Serge Tisseron est également dessinateur. Il a présenté sa thèse de médecine en 1975 sous la forme d’une bande dessinée (Histoire de la psychiatrie en bandes dessinées, Ed. Savelli, 1978), et, récemment, réalisé les textes et dessins des Oreilles Sales( Les empêcheurs de penser en rond, 1995).
Présentation de l'éditeur
Qui n'a un jour rêvé de profiter des avantages de la solitude tout en disposant à tout moment d'un important réseau d'amis ? Aujourd'hui, avec lnternet, ce rêve est devenu réalité, et des sites comme MySpace ou Face book bouleversent les codes relationnels et les manières d'être ensemble. Beaucoup de nos contemporains se séduisent et se séparent dans des univers aux noms paradisiaques tels que Meetic ou Second life. Quant à la famille, elle compte désormais moins pour certains adolescents que leur réseau d'amis virtuels. Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste, analyse les bouleversements qui en résultent : le désir, le rapport à soi et aux autres, la perception du réel ne sont plus les mêmes, et la rencontre concrète cesse de plus en plus d'être la référence de la relation. Mais le recours grandissant au virtuel comme remède contre le stress, la dépression ou la solitude n'est pas sans danger. Afin de lutter contre les mirages des écrans, de nouveaux repères sont à inventer, centrés sur la revalorisation du corps et des sens et sur le goût du jeu.
Votre opinion