Loi asile et immigration: "Elle fait perdre des droits aux demandeurs d'asile"
La nouvelle loi asile et immigration est débattue depuis ce lundi à l'Assemblée nationale. Et pour Marie-Anne Soubré, l'avocate des GG, certains points doivent être impérativement amendés.
La loi asile et immigration fait débat au sein même de la majorité. Pour la droite, elle ne va pas assez loin, la gauche la qualifie d'"inhumaine". La loi a "trois objectifs majeurs: une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif, une intégration réussie", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, à l'ouverture des débats en première lecture.
Mais pour Marie-Anne Soubré, il y a des points à revoir: "La visée de cette loi est de dire qu'il faut aller plus vite dans le traitement des demandes d'asile, ce qui est assez vrai. Le problème c'est que pour les traiter plus vite on va raccourcir tous les délais, donc les gens auront de moins en moins de temps pour déposer leur demande, pour faire un recours. Donc ça leur fait perdre des droits. En ce sens, ça sera très défavorable aux demandeurs d'asile".
"Il y a des points qui doivent être amendés"
L'avocate regrette aussi que la nouvelle loi maintienne la possibilité que des mineurs puissent être placés en centres de rétention: "La France gagnerait à mettre un terme à l'enfermement des mineurs dans les centres de rétention. Contrairement à ce qui était demandé, cette loi va continuer l'enfermement des mineurs. Sur les mineurs enfermés avec leurs familles, Gérard Collomb en est arrivé à dire que les familles pourraient choisir de se séparer pour que les mineurs ne restent pas en centre de rétention. Tout cela est impossible".
Et de plaider pour davantage de moyens: "Sur le principe de répondre plus vite aux demandes d'asile, oui, mais il faut mettre des moyens. Faciliter la reconduite pour les déboutés, pourquoi pas, mais il y a des points qui doivent absolument être amendés", a-t-elle conclu.