"Maladies françaises": Macron a "oublié le courtermisme politique", dit Michel Godet

Invité ce jeudi de Jean-Jacques Bourdin, l'économiste Michel Godet s'est félicité du projet de loi pour l'activité d'Emmanuel Macron. Il a enjoint François Hollande à "faire les mesures que les politiques n'ont pas eu le courage de faire depuis 30 ans".
Au lendemain de la présentation par le ministre de l’Économie du projet de loi activité pour vaincre les trois maladies françaises que sont "la défiance, la complexité et le corporatisme", l'économiste Michel Godet, connu pour ses positions libérales, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi.
Ce projet de loi, "'c'est une bonne nouvelle", a-t-il d'emblée réagi, revenant en détail sur les différentes mesures annoncées par Emmanuel Macron. Sur les mesures en faveur du transport en autocar, "cela fait 30 ans que nous attendons ça".
"Quand les touristes chinois sont là, il faut récupérer la monnaie", a-t-il exhorté à propos de la multiplication des ouvertures le dimanche en zones touristiques. "Cela répond à une demande internationale, on est en retard sur ce sujet. Il y a ce corporatisme de la CGT ou de FO qui freine les choses. N'empêchons pas le travail dans ce pays qui est déjà en sous-activité".
"Les politiques, des corporatistes comme les autres"
"Sur les pharmacies Emmanuel Macron est un peu frileux, a jugé Michel Godet. Ce n'est pas normal qu'on limite la possibilité de vendre hors des pharmacies des choses banales. Il faut là aussi faire baisser les prix".
Sur le diagnostic "des maladies françaises", Michel Godet estime que le ministre de l’Économie en a oublié une autre : "le courtermisme politique". "Les politiques ne préparent pas l'avenir, ils s'intéressent au court terme pour savoir comment être réélu au prochain coup. Eux aussi se comportent comme des corporatistes, qui pensent d'abord à leur intérêt particulier et pas à l'intérêt général".
"Les partenaires sociaux ne représentent qu'eux-mêmes"
L'économiste, auteur de Libérez l'emploi (éditions Odile Jacob), a également ajouté que "puisque François Hollande est peu populaire et n'a aucune chance de se faire réélire, il devrait faire les réformes qu'on n'a pas eu le courage de faire depuis 30 ans. Peut-être est-il en train de le faire avec Emmanuel macron".
Sans oublier de fustiger les syndicats : "Arrêtons de parler des partenaires sociaux qui ne représentent que 7% des salariés, qui sont aujourd'hui soutenus par des subventions publiques, et qui ne représentent qu'eux-mêmes. Et ces fameux corporatismes que sont par exemple sur les retraites les régimes spéciaux. Cela aussi il faudrait le supprimer mais François Hollande a peur de la rue comme les autres".
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