Philippe, étudiant en médecine victime d'un burn-out, a "perdu six kilos en trois mois d'internat"

Futurs infirmiers, futurs médecins... Ils sont 350.000 en France à faire des études de santé et pas toujours dans les meilleures conditions. Selon une étude réalisée sur près de 22.000 étudiants en médecine, plus d'un tiers dit avoir déjà connu un épisode de dépression.
Ils sont nos futurs médecins, infirmiers, docteurs... 350.000 personnes font actuellement des études de santé. Pourtant, ils sont nombreux à ne plus se soucier de la leur. Les ministres de la santé Agnès Buzyn et la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, doivent annoncer, ce mardi, 15 mesures en faveur du bien-être de ces étudiants.
Des mesures élaborées sur la base d'un rapport rédigé par la psychiatre Docteur Donata Marra. L'une d'entre elle: la création de structures d'accompagnement dans toutes les facultés pour les étudiants en souffrance. Selon une étude réalisée sur 22.00 étudiants en médecine, près d'un tiers dit avoir déjà connu un épisode de dépression sans réussir à trouver l'écoute nécessaire.
Comme Philippe, un interne en médecin, victime d'un burn-out, il y a un an et demi, lors de son arrivée à Paris pour son internat.
"Je faisais typiquement du 7h30 le matin jusqu'à 23h le soir, tous les jours de la semaine. Et trois week-end par mois , j'étais à l'hôpital entre les astreintes et les gardes. Au bout de quelques mois, ça craque, c'est pas possible. J'ai perdu 6 kilos en trois mois d'internat, en pleurs un soir sur trois chez moi, le matin, c'était très difficile de se lever, mais il fallait bien y aller parce qu'il y avait les patients..."
Des cellules d'écoutes qui fonctionnent (trop) bien
Manque de temps et peur de se confier à un confrère: l'accompagnement au sein de l'hôpital est quasi-inexistant. C'est pour cette raison qu'en 2015, Leslie Grichy, interne à l'époque, a créé les premières cellules d'écoute: "Ces cellules internes fonctionnent extrêmement bien, un peu trop malheureusement. Le problème, c'est qu'il n'y en a que 9 en France. Ca a déjà prouvé son efficacité et c'est un modèle sur lequel on peut s'appuyer pour généraliser le dispositif".
Selon l'enquête santé mentale jeunes médecins réalisée l'an passé, un interne se suicide chaque mois, c'est deux à trois fois plus que pour le reste de la population."