Manifestation contre le recours au 49.3: "C'est totalement anti-démocratique comme façon de faire"

REPORTAGE - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi en France à l'appel de Nuit debout afin de protester contre le recours à l'article 49.3 pour faire passer la loi Travail. Exemple à Paris où tous les manifestants ont dénoncé "un déni de démocratie".
L'utilisation de l'article 49-3 pour faire adopter le projet de loi travail passe mal, très mal. Sept syndicats, dont la CGT et FO, ont appelé leurs organisations respectives à "construire" deux nouvelles journées de grèves et manifestations les 17 et 19 mai. De plus, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mardi en France à l'appel de Nuit debout afin de protester contre le recours à l'article 49.3. A Paris, ils étaient 500, selon la préfecture de police, à se mobiliser devant l'Assemblée Nationale aux cris de "Tout le monde emmerde le 49-3", "la vraie démocratie, elle est ici", "Hollande démission" : quelques exemples de slogans entendus. Tous ont dénoncé un "déni de démocratie".
Parmi eux, Margaux, déterminée à poursuivre le mouvement: "On est contre la loi et on pense qu'il faut un vrai débat et non un passage en force car c'est anti-démocratique. Il faut que les gens puissent reprendre la parole et dire à quel point ils sont en désaccord avec ce qu'il se passe". Caroline, étudiante en sciences politiques, pour sa part, se dit "écœurée" par le recours au 49.3: "C'est totalement anti-démocratique comme façon de faire, s'emporte-t-elle. La démocratie, ils s'en fichent un peu. Ils sont prêts à marcher dessus donc plus rien ne nous étonne".
"Le gouvernement français n'a plus sa place"
Le gouvernement recule tout de même sur certains points comme la question très polémique des licenciements économiques: pas question pour un groupe international de licencier en France si ses résultats sont bons au niveau mondial. Mais pour les manifestants comme Jean-Louis, ces concessions ne suffisent pas. "Il faut refaire une loi Travail mais dans de bonnes conditions et non sortie d'un chapeau de prestidigitateur et en plus passée en force derrière", estime-t-il avant d'ajouter: "En plus j'ai voté pour Hollande. J'ai toujours voté à gauche donc j'ai un peu les boules quand même (sic)".
Enfin, David, chef d'entreprise, est plus radical et demande la démission du gouvernement. "Le gouvernement français n'a plus sa place. Il doit partir, assène-t-il. Qu'on reconstitue, avec le peuple, une vraie démocratie". L'utilisation du 49-3 a renforcé les contestataires dans leurs convictions. En plus de la mobilisation de jeudi, des mobilisations et grèves sont désormais prévues les 17 et 19 mai prochains dans toute la France.
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