Marché de crise…
Retour sur les premiers mouvements du mercato hivernal
Il n’y a plus de blé dans les caisses et pourtant, ça pourrait bouger. Dans les différentes gazettes, c’est évidemment le PSG qui va alimenter la rubrique. « On ne veut plus personne » contre « on ne sait jamais, un mercato c’est long » avec surenchère « Lucas sera la seule recrue », la communication du PSG ne fait rien pour calmer les rumeurs. On a bien compris qu’il serait surprenant de voir arriver du lourd et que ça ressemble aux derniers mercato, mais il serait tout aussi surprenant de constater que rien ne bouge. Le club a en effet besoin de boucler son effectif, c’est à dire de sortir des joueurs « hors projet » et ainsi de resserrer les rangs. Il pourrait y avoir de bonnes affaires pour les autres clubs de L1, mais Nene, Hoarau and co touchent des salaires hors de portée des concurrents nationaux.
Dans ce qu’on appelle un mercato d’ajustement, on peut d’abord réparer des erreurs. A ce titre, on peut se demander si Lille ne doit pas agir et vite. Au-delà des différentes déclarations et des joueurs qui veulent ou non partir, le LOSC pose plusieurs questions. Fallait-il garder Debuchy cet été ? Facile à dire aujourd’hui alors que son départ semblait être une cata pour tous en août. La réalité, c’est qu’entre cet été et cet hiver, Debuchy a disparu. C’est à peine si on se souvient qu’il était le meilleur latéral de notre L1. Le problème est que c’est toujours la même histoire avec ce genre de dossier et avec le foot en général. La passion perturbe la prise de décision. Le supporter se fâche de voir partir un joueur, qui plus est emblématique, le coach craint de voir son groupe dévalué, le dirigeant décideur écoute son coach et fait de la politique vis à vis de son public… et au milieu de tout ça, il faut prendre la bonne décision. Mieux, il faudrait anticiper afin de dépassionner, dédramatiser des situations finalement banales. Debuchy devrait donc partir cet hiver et l’avenir dira si sur ce dossier on n’a pas perdu du temps. Son remplaçant a perdu du temps pour s’installer, mais le LOSC devrait s’en sortir sur le volet financier (sauf si la perte de temps côté sportif, débouche sur un classement en-dessous des prévisions qui finalement occasionne des pertes financières… vous me suivez toujours ?)
L’OM et l’OL sont eux autour d’une table de poker. Avec une taille de jetons jugés en baisse cet été, la table finale se profile malgré tout. Faut-il bouger plus vite que prévu pour ne pas rater un objectif dont on n’osait à peine parler ? A Lyon, Aulas veut tout. Vendre pour poursuivre son nettoyage financier et accrocher le podium. Toutes les offres seront étudiées. Les joueurs tels Gomis ou Bastos ont beau répéter vouloir rester, si des offres acceptables arrivent, ils partiront. Garde devra faire avec et tenter néanmoins de mettre l’OL en LDC. A l’OM, la communication tourne autour du « tout va bien, ou mieux ». La filière d’agents qui a pignon sur rue au club tourne et va ramener Kadir. Réussir la vente de Remy et passer au travers des soucis que peut occasionner une CAN sera ensuite la mission première.
Derrière les équipes phares de L1, il faudra suivre ce que font des clubs qui ont été animateurs en première partie de championnat. VA a perdu Danic sur blessure, Kadir. Gil est donné partant… Bref, le maintien est bel et bien le souci majeur pour ce genre de club. Un souci qui n’est plus d’actualité à Nancy où on est passé des soldes à une liquidation totale. Mollo, l’homme qui a des pieds mais pas de tête part à Sainté. Un choix qui peut laisser perplexe. Sachant que des joueurs comme Cohade ou Hamouma peuvent être mis sur le banc dans des matches importants, quel sera la place d’un Mollo ? Un joueur qu’il faut, en plus, câliner pour en extraire le jus. On a coutume de dire que les mouvements du marché d’hiver n’ont que très peu de conséquences sur la deuxième partie de saison. Reste à savoir si ça reste vrai, même en temps de crise…
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