Marseille: deux ans de prison ferme pour deux policiers qui ont roué de coups un ado

Deux policiers ont été condamnés jeudi à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour avoir roué de coups un adolescent de 16 ans, dans une rue de Marseille un soir de février 2018.
Le tribunal correctionnel de Marseille a rendu son jugement ce jeudi concernant l'affaire de deux policiers qui ont roué de coups un adolescent. Ils ont été condamnés à quatre ans de prison dont deux ferme.
La justice a laissé à la hiérarchie de ce brigadier-chef, Lionel P., et de ce gardien de la paix, Thomas B., le soin de décider d'une éventuelle interdiction professionnelle. Aucun mandat de dépôt n'ayant été prononcé, les deux policiers sont repartis libres et ont dix jours pour faire appel.
Frappé à coups de pieds et de poings dans une rue d'un quartier populaire du nord
Le 20 février 2018, la jeune victime, prénommée Ishaq, avait été frappée à coups de pieds et de poings dans une rue d'un quartier populaire du nord de Marseille, après avoir fait des courses dans une épicerie de nuit.
Il avait expliqué avoir vu une voiture de police s'arrêter à son niveau puis ses deux passagers en descendre et le frapper. Tous deux ont été condamnés, mais le conducteur, un autre gardien de la paix, n'a pas été poursuivi.
"Vous avez commis ce délit grave et menti au tribunal à l'audience"
La victime avait été conduite par les pompiers aux urgences, où une interruption totale de travail de 15 jours lui avait été délivrée: l'adolescent présentait une fracture sous l'oeil et de nombreux hématomes et contusions au visage et aux genoux.
"Le tribunal a travaillé avec attention, il n'est pas joyeux pour des magistrats de juger et de condamner des policiers, c'est très pénible et douloureux", a souligné la présidente en rendant le délibéré.
"Vous avez commis ce délit grave et menti au tribunal à l'audience" en niant les faits, a-t-elle souligné. Les policiers ont toujours affirmé avoir poursuivi cette nuit-là un jeune homme, mais sans parvenir à le rattraper.
"Cette peine est amplement méritée, personne n'est au-dessus des lois, dans aucun territoire", a commenté après l'audience l'avocate de la partie civile, Me Linda Sennaoui.
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