Menacé de licenciement pour avoir dénoncé un viol sur un de ses élèves: "C'est le monde à l'envers"
Le directeur d'un collège privé du Gard est menacé de licenciement après avoir dénoncé un viol en réunion impliquant des élèves de son établissement.
Il a fait son devoir "dans l'urgence". Mais ne le regrette pas. Paul Gobillot, directeur du collège Saint-Joseph de Saint-Ambroix depuis 28 ans est menacé de licenciement pour avoir dénoncé un viol en réunion impliquant plusieurs des élèves de son établissement.
Fin mars, il apprend que deux élèves de 4e sont soupçonnés de viol sur un autre adolescent scolarisé dans son établissement. Face à la gravité des faits, sa priorité est d'accompagner la famille de la victime présumée en gendarmerie pour déposer plainte.
Les deux jeunes mis en cause sont mis en examen pour viol en réunion. Et Paul Gobillot, 62 ans, lui, est suspendu par la direction du diocèse car il n'a pas respecté le protocole hiérarchique. Il aurait dû prévenir le procureur de la République avant les gendarmes. Une procédure de licenciement est en cours. Après un premier entretien ce lundi, Paul Gobillot sera de nouveau convoqué demain. Son avocat dénonce une chasse à l'homme. D'après lui, la direction reprocherait à son client sa politique éducative mise en place en faveur des élèves décrocheurs.
"Un immense mouvement de solidarité"
"On me reproche de ne pas avoir respecté les procédures administratives...d'avoir contacté directement la gendarmerie sans prévenir ma hiérarchie", a raconté Paul Gobillot. "C'est le monde à l'envers!", commente le directeur, qui ne peut plus se rendre sur son lieu de travail.
Le principal peut toutefois compter sur un vaste mouvement de soutien regroupant des enseignants de l'établissement ainsi que des parents d'élèves qui contestent cette "décision arbitraire". "Il y a un immense mouvement de solidarité: les enseignants qui ont été choqués par cette nouvelle suspension, les familles, les élèves, les anciens élèves, me soutiennent. On a reçu un millier de témoignage", a-t-il expliqué ce mardi matin au micro de RMC.
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