"Merci les Français": faute de droits, le musée du cinéma d'Angoulême n'a accueilli qu'une exposition depuis 2004

Le musée qui a coûté 13 millions d'euros n'a jamais payé sur les décors de films qu'il présentait. Le musée pourrait être prochainement transformé en restaurant et en salle événementielle.
Depuis 2004, la ville d’Angoulême a un musée du cinéma : les Studios Paradis. Sauf qu’en 15 ans, le musée n’a accueilli qu’une seule exposition temporaire: "Les 120 ans de la Gaumont", en 2017. Pourquoi? Parce que le musée n'a pas acquis les droits sur les décors de films de cinéma qu'il présente.
En 2001, le Conseil général vote la création d’un musée du cinéma. Il ouvre en 2004. Le musée de 3.500 mètres carrés est situé juste à côté du musée de la BD. Il accueille notamment des projecteurs destinés à projeter des films muets ou des ombres chinoises, des décors comme le train grandeur nature de Certains l’aiment chaud réalisé par Billy Wilder ou les tables en formica recopiées de In the Mood for Love réalisé par Wong Kar-wai. Il y a également la rue complète aux faux pavés mouillés de Chantons sous la pluie réalisé par Gene Kelly, Stanley Donen, le décor en carton-pâte du Futuropolis de Fritz Lang et de West Side Story.
1.860.000 euros de frais de gardiennage
Au total, le musée revient à 13 millions d’euros, dont 9 millions venus du département de la Charente et 4 millions d’aides européennes.
Sauf que sans les droits, le musée reste fermé au public. Et continue à coûter de l’argent! En 2014, le département de la Charente a été contraint de rembourser à l'Europe une partie des 4 millions d’aides accordées, ce qui représente une somme de 2.5 millions d'euros. Cerise sur le gâteau, depuis 15 ans, le pôle image Magelis d’Angoulême paye des frais de gardiennage et des charges : à savoir 124.000 euros par an (soit au total 1.860.000 euros).
Le projet d’ouvrir le musée du cinéma est abandonné en 2014. Aujourd’hui se développe un nouveau projet: celui d’implanter un restaurant, des espaces de réalité virtuelle et une salle événementielle. Mais cela reste au stade de projet, car il faudrait investir environ 4 millions d’euros, dont 224 000 euros pour la destruction des décors selon le journal Charente Libre.
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