"Mes mains ne blessent pas, mes mains soignent": du sursis requis contre l'infirmière qui avait jeté des projectiles sur des policiers

À la fin de la journée, les deux parties semblaient satisfaites des débats. Les différents acteurs de ce procès ont semblé vouloir être indulgents avec Farida.
En juin, les vidéos de son geste et de son interpellation avaient été publiées sur les réseaux sociaux, suscitant beaucoup d’émotion entre d’un côté ceux qui s’indignaient de l’interpellation d’une infirmière et de l'autre côté ceux choqués par cette scène de violence. Farida la mise en cause, comparaissait lundi devant le tribunal de Paris pour "outrages" et "violences sans incapacité temporaire de travail", huit mois après les faits. Et deux mois de prison avec sursis ont été requis à son encontre.
Deux mois de prison requis, car jeter des projectiles sur les policiers, “c’est une ligne rouge qu’il faut sanctionner” a tranché la procureure. Mais 2 mois avec sursis, car “ils ne seront jamais faits si Farida n’est pas sanctionné dans les 5 ans à venir” continue la magistrate certaine, que l'infirmière ne recommencera pas.
"Mes mains ne blessent pas, mes mains soignent"
Une accumulation de frustration, de colère, voilà comment se justifie l’infirmière de 50 ans, au départ avec une voix hésitante mais qui très vite s’affirme: "Mes mains ne blessent pas, mes mains soignent", lâche-t-elle. Puis elle promet que cet acte elle ne le referait pas avant de s’adresser directement au commissaire de police, qui a été la cible de ces projectiles. "Je comprends que vous soyez blessé, vous aussi vous travaillez dans des conditions difficiles".
"Je ne suis pas là pour parler de moi mais de tous les soignants, de nos conditions de travail notamment. Dans ce que je dit j'aimerais que les soignants se reconnaissent. Je n'invente rien, vous n'avez pas besoin de ce procès pour savoir que l'hôpital dépérit et que le gouvernement n'en est pas à ses premières coupes budgétaires", a-t-elle assuré à la sortie du tribunal.
À la fin de la journée, les deux parties semblaient satisfaites des débats. Les différents acteurs de ce procès ont semblé vouloir être indulgents avec Farida. Le jugement doit être rendu le 3 mai prochain.
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