Mesdames, mesdemoiselles, messieurs...
Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, les discours commençaient presque toujours de cette façon. Cette spécificité française risque bien de disparaitre. Au nom de l’égalité des sexes. En tant que femme libre, dois-je m’en réjouir ou m’en plaindre ?
J’avoue que dans un premier temps, je suis restée assez perplexe. Ce n’est pas parce que je suis une femme en plein accord avec elle-même que je dois refuser toute évolution pour celles qui ne savent pas s’imposer dans une société certes encore machiste.
Et puis, je me suis rappelée une anecdote d’il y a trente ans. J’avais une amie, elle aussi se disant libre qui m’annonçât à la veille de ses 25 ans : « Je me marie ». La nouvelle eut l’effet d’une bombe tant son futur mari me semblait peu capable de la rendre heureuse. L’avenir ne me démentit d’ailleurs pas.
Ma surprise fut d’autant plus grande lorsqu’elle m’évoqua une des raisons principales de sa décision : « Je ne veux surtout pas coiffer sainte Catherine ! »
Je suis sûre que nos jeunes filles d’aujourd’hui ne connaissent même plus cette tradition qui consistait à faire porter un chapeau aux demoiselles qui n’avaient pas réussi à se trouver un mari après leur 25 ans. En 1981, une femme pourtant née dans un milieu artistique céda à la pression de la société encore persuadée qu’une femme ne pouvait s’accomplir qu’au côté d’un époux.
En trente ans, les choses ont fabuleusement changées. Les jeunes filles d’aujourd’hui ne peuvent même pas imaginer tous les avantages acquis pour la gent féminine.
Néanmoins, un rien de nostalgie me fait regretter le temps où les hommes m’appelaient mademoiselle avec les yeux chargés d’une brillance particulière.
A force de vouloir éviter toute différence entre hommes et femmes ne risque-t-on pas de supprimer cette séduction sous-jacente qui existe entre les sexes ? Ce jeu agréable et amusant qui nous donne envie tout simplement de vivre ensemble…
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