Messages racistes de policiers à Rouen: l'avocate d'Alex, le policier qui les avait découverts, réagit sur RMC

Yaël Godefroy est l'avocate d'Alex, policier à Rouen: il avait porté plainte après avoir découvert des messages racistes sur un groupe WhatsApp où figuraient plusieurs de ses collègues.
Ces insultes ont fait la une de l'actualité. En plein contexte de protestation contre le racisme dans la police, l’affaire d’Alex un policier noir qui travaille dans un commissariat de Rouen avance très lentement. L’affaire avait débuté en janvier 2019, quand un collègue lui montre des messages d’une conversation Whatsapp dans lequel il se fait insulter par des collègues.
Un adjoint de sécurité de 19 ans critique ainsi son “travail de nègre”, ouvrant la voie à un déferlement de haine partagée contre les Noirs et les femmes. Alex “doit charmer à mort de la pute à nègres blanches”, disent ces policiers, alors que “n’importe quelle gonzesse qui a un minimum de jugeote sait qu’elle a affaire au nègre typiquement séducteur qui la fera cocue à tous les niveaux”. Des mots extrêmement violents qu’Alex ne peut pas laisser passer.
Il porte plainte et une enquête préliminaire est ouverte et l'IGPN a été saisie. Parallèlement, une enquête administrative est ouverte par la direction départementale de la Sécurité publique (DDSP) de Seine-Maritime.
Selon son avocate, Maître Yaël Godefroy, s’il a déposé plainte, c’est avant tout “parce qu’il est sur le terrain et qu’il veut pouvoir travailler sereinement. Il a aussi envie que ses collègues puissent travailler sereinement mais avec une véritable exigence liée à ce que représente la police dans une République”, explique-t-elle, indiquant avoir entendu "l'affaire dans les médias alors qu'il était en plein travail".
Pas de recherche de vengeance
Elle assure cependant, que son client n’est pas à la recherche d’une quelconque vengeance.
“Les sanctions contre ses collègues seront nécessairement légères, à supposer qu’ils soient poursuivis et qu’il y ait une sanction pénale qui soit pris. Ce sont des contraventions qu’ils encourent à titre principal d’une peine d’amende. L’idée, c’est qu’on ne veut pas que ces policiers servent de fusible et qu’on se dise, on a trouvé six brebis galeuses, on les a sorties de la polices et maintenant tout va bien, circulez, il n’y a rien à voir. Donc ce n’est vraiment pas ça, il n’est pas dans une idée de vengeance”, assure l’avocate.
Elle regrette que d’un point de vue judiciaire, pas grand-chose n’ait bougé entre décembre et les révélations la semaine dernière. “Il faut que l’affaire soit médiatisée pour que les choses bougent”, dénonce-t-elle. Alex vient d’être convoqué par l’IGPN de Rennes pour un entretien en qualité de victime dans les prochains jours.
Votre opinion