Militaires tués au Mali: "L’armée française paraît de plus en plus en décalage par rapport aux réalités locales"

La force Barkhane n'a plus vraiment sa place au Sahel selon Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique.
Trois soldats français ont été tués lundi par une bombe artisanale dans la zone des "trois frontières", dans le centre du Mali, où la force antiterroriste française Barkhane concentre ses efforts depuis janvier. Ils participaient à une mission d'escorte dans la zone des "trois frontière", à la limite avec le Niger et le Burkina Faso quand leur véhicule blindé léger a été détruit par une bombe artisanale.
Malgré l'intervention rapide de l'équipe médicale, les militaires n'ont pas pu être réanimés indique l'État-Major des Armées. L’attaque a eu lieu près de Hombori, dans le sud du Mali, précisément là où s’était rendu il y a trois semaines le chef d’état-major des armées françaises, le général Lecointre.
Un secteur qui était connu pour être à risque. Il y a deux semaines déjà, un véhicule de patrouille malien avait sauté sur un engin explosif. Une explosion qui avait fait un mort et cinq blessés.
"L’opération Barkhane est de plus en plus hors-sol"
Agés de 21, 23 et 28 ans, les trois soldats français tué lundi matin appartenaient au 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse. Pilote de véhicule blindé léger, tireur antichar et adjoint chef de patrouille, ils étaient arrivés au Mali il y a un peu plus d'un mois. Tous étaient déployés pour la première fois au Sahel.
La force Barkhane n'a plus vraiment sa place au Sahel selon Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique.
"L’opération Barkhane est de plus en plus hors-sol par rapport aux réalités sociales, économiques et politiques de ces pays tant que les États de la région n’ont pas réellement récupéré leur souveraineté, ce n’est pas les forces militaires françaises qui peuvent vraiment faire la différence" analyse-t-il.
Emmanuel Macron a fait part hier de sa "très grande émotion"
"Il n’y a pas un accompagnement de reprise en main de reconstruction d’État-nation, ajoute Antoine Glaser. C’est vrai que l’armée françaises paraît de plus en plus en décalage par rapport aux réalités locales".
Emmanuel Macron a fait part hier de sa "très grande émotion" et salué "le plus grand respect la mémoire de ces militaires, morts pour la France dans l'accomplissement de leur mission."
Florence Parly, ministre des Armées, a fait part dans un communiqué de son "émotion" et sa "profonde tristesse".
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