Miscellanées de semaine…
Un Clasico chasse l’autre… Deschamps... et une France du foot encore en retard…
Dans 11 jours, le monde du foot sera concentré sur le grand match de cette fin d’année. Pas de pronostic, juste l’envie d’en toucher un mot en passant. D’anticiper la passion et la folie qui ne manqueront pas de faire tourner les têtes. La ligne dure sera celle de la fin de cycle. Ah la fameuse catastrophe qu’il faut annoncer avant tout le monde. Untel va se faire virer, tel autre gagnera ou pas. On va très loin dans ce domaine aujourd’hui. Tellement loin qu’on finit toujours par avoir raison. Sauf risque énorme, tôt ou tard, une équipe gagne ou perd et un coach se fait toujours virer, un jour ou l’autre. Après Arsenal et Wenger au placard, après PSG champion sur 5 ans avec à chaque fois entre 10 et 15 points d’avance, attendez-vous chers amis à la fin de cycle. Ce sera, sous peu, l’expression la plus utilisée dans les médias foot. La fin de cycle du Barça. Et oui, elle aussi, finira bien par arriver. Guardiola sera alors bidon et Messi en pré-retraite. Mourinho aura alors sa revanche.
Derrière ces excès de langage prévisibles, force est de reconnaître, toutefois, qu’il y avait moins de risque, la saison dernière, à anticiper un succès du Barça. Comme le disait, récemment et en substance, Arrigo Sacchi dans une chronique : ce Barça est logiquement moins cannibale. Cruyff lui a répondu, indirectement, qu’il n’était pas inquiet pour « son » Barça et au final chacun de nous se fera sa petite idée avant de la confronter à la réalité du 10 décembre. Dans cette histoire, le Real c’est Nadal face à Federer, Agassi face à Sampras et on se dit que ça va bien finir par passer. Mourinho n’en peut plus d’attendre, de lorgner sur le sommet. Qu’aura-t-il fait pour arriver là haut ? Et bien pas grand-chose. Près de 18 mois pour la mise en place d’une équipe composée de supers joueurs dans un des clubs les plus puissants au monde, on a connu entraîneur plus méritant. Attention, je ne dis pas que ce n’est pas un bon coach. N’exagérons rien. Avant de diriger des troupes internationales dans des productions hollywoodiennes, il a joué de superbes pièces dans son cabaret à Porto. Je n’occulte rien de ses premiers succès. Je veux juste dire que s’il prend la place, c’est parce que le Barça la lui aura laissée.
En France, notre classique à nous est donc passé et on en mesure les effets. Le large succès de l’OM a conforté Deschamps. Il en avait besoin car une défaite aurait certainement provoqué de gros dégâts internes. Les tensions vont s’apaiser et les mutins ont bien vu qui était le chef. A ce titre, les excuses de Gignac sont un symbole. Seraient-elles venues sans cette victoire de l’OM ? Autour de cette affaire, Deschamps s’est de nouveau plaint de la mentalité de notre football. Et ce, comme d’habitude à juste titre. Le joueur roi, c’est une idée forte de notre L1. Voyez Anin à Sochaux, encore et toujours en faute. Trop protégé par la Charte du joueur pro, souligne Deschamps. « Regardez Tevez » insiste-t-il ! Et si, chez nous, on ne peut pas virer un joueur parce qu’il représente une valeur marchande qu’on ne peut pas négliger, pourquoi ne pas aller beaucoup plus loin dans les sanctions financières ? Les joueurs ne comprennent que ça ? Alors faisons ce que dit Deschamps quand il raconte ses souvenirs italiens : tapons très fort sur le salaire et analysons de plus près ce que dit cette charte.
En parlant oseille, la France va encore mesurer ce qui la sépare de la concurrence lors du nouvel appel d’offre de la LDC. J’ouvre ici une parenthèse, pour insister sur l’idée selon laquelle, bientôt, plusieurs clubs ne joueront que pour aller en 8e. Trois millions d’euros offerts aux huitième-finalistes et 4,2 aux demi-finalistes. Mettez au milieu les efforts qu’il faut faire pour aller plus loin, risque d’usure des joueurs, blessures, nécessité de briller en championnat pour y retourner et vous aurez compris mon raisonnement… Fin de la parenthèse : Les chaînes françaises donnent peu, ou pas assez et ça se répercute dans les caisses des clubs. Les audiences sont faibles, les performances moyennes et ça ne donne pas envie aux chaînes d’investir plus. « Le serpent se mord la queue » répond Seydoux. « Sans argent, on ne pourra pas donner un meilleur spectacle » ajoute-t-il. C’est rare, mais pour une fois, je ne vais pas aller dans le sens de mon président préféré. Il faut séduire la TV, lui donner envie de donner, l’exciter. Au lieu de ça, le foot français offre : gestion de clubs critiquable / comportements de joueurs détestables / image négative / jeu en progrès mais encore frileux. Avant de pleurer sur le manque d’argent, les clubs français feraient mieux d’améliorer leur réflexion sur ce que doit être une élite. Il sera temps ensuite d’aller regarder dans la popote des TV, de leur parler de leur programmation parfois étrange… Bref, il y a certainement des choses à dire, mais après…
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