Monseigneur Barbarin: "Le père Preynat m'a assuré qu'il n'avait jamais commis d'actes pédophiles"

Le cardinal Barbarin, accusé d'avoir couvert en 2007 un prêtre mis en examen en janvier dernier pour des agressions sexuelles sur des enfants, se défend ce jeudi sur RMC. L'archevêque de Lyon explique qu'il a fait confiance au père Preynat, qui lui a assuré que les bruits qui courraient sur ces actes commis dans les années 80 n'étaient que des rumeurs malveillantes.
Le cardinal Barbarin a-t-il couvert le père Preynat, qui a reconnu des d'agressions sexuelles sur des scouts de Sainte-Foy-les-Lyon (Rhône) entre 1986 et 1991 ? Non, répond ce jeudi sur RMC l'archevêque de Lyon, qui s'est peu exprimée sur cette affaire depuis sa mise en cause pour "non-dénonciation de crimes". Il est pointé du doigt par plusieurs victimes qui l'accuse depuis 2007 d'avoir caché ce prêtre pédophile, ses agissements et de l'avoir laissé en poste, toujours auprès d'enfants, dans diverses paroisses de la région sous son autorité, malgré les soupçons de pédophilie.
Le père Bernard Preynat, qui a quitté ses paroisses du Roannais fin août 2015 après avoir été relevé de ses fonctions par le diocèse, a été mis en examen le 27 janvier après avoir reconnu les faits d'agressions sexuelles sur moins de 15 ans. Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des viols qu'il a avoués en garde à vue.
"Il n'y avait pas de faits nouveaux"
Sur RMC, Monseigneur Philippe Barbarin persiste : il n'a pas dénoncé le prêtre Preynat en 2007 car aucun fait nouveau de pédophilie n'était remonté jusqu'au diocèse depuis 1991 et son éloignement de la région lyonnaise. "Quand j'ai rencontré le père Preynat, il y avait des bruits qui courraient, raconte-t-il. Je l'ai appelé, lui demandant : 'comment de telles choses sont possibles ?' Il m'a répondu : 'ce n'est pas la peine que je vous explique vous ne comprendriez pas'. Est-ce qu'il s'est passé la moindre chose avec un enfant ?', lui ai-je demandé. Il m'a dit : 'Non, non, non. Jamais'. Vu qu'il n'y avait pas de faits nouveaux j'ai poursuivi la décision de mes prédécesseurs".
"Je suis effaré par ces choses-là"
Philippe Barbarin rappelle qu'en 1991, au moment des faits, il n'était pas en responsabilité, puisqu'il n'a été nommé archevêque qu'en 2002. "Mais peut-être ai-je eu tort ? Que la justice me le dise", demande le Cardinal. "Maintenant, la procédure judiciaire va faire son travail de justice et de vérité".
En attendant de nouveaux éléments, le Cardinal ouvre ses portes aux nombreuses victimes du prêtre. "Eux, ils savent que ma porte leur est ouverte. Ils savent ce que je ferai pour eux, que je suis effaré par ces choses-là". Interrogé à nouveau sur une éventuelle démission, le Cardinal Barbarin n'a pas souhaité répondre. La veille, il avait affirmé au Parisien que la question n'était "pas d'actualité". Ce qui ne l'empêche pas de l'envisager s'il était "fautif" aux yeux de la Justice.