Morte car les secours ont tardé à venir: "J'ai vraiment la haine"

En 2009, Stéphanie Rousset fait un malaise. Son compagnon, Arnaud Blot, appelle tout de suite le Samu mais les secours tardent à venir. Ils arriveront finalement trop tard, Stéphanie meurt d’une embolie pulmonaire. Ce lundi, sur RMC, ses proches témoignent alors que le procès débute au tribunal correctionnel d'Angers.
"C'était le jeudi 9 avril 2009, Océane, ma plus grande fille, me dit 'descends maman fait un malaise, elle ne se sent pas bien". Près de six ans après les faits, Arnaud Blot s'en souvient comme si c'était hier. Ce jour-là, il appelle le Samu pour signaler que Stéphanie Rousset, 27 ans, sa compagne et mère de leurs trois enfants, fait un malaise. Mais à l'autre bout du fil, la standardiste tarde à saisir l'urgence de la situation. "Je suis tombé sur une personne qui n'avait pas du tout envie d'entendre ce que j'avais à lui dire, de s'embêter avec cet appel téléphonique", confirme ce père de famille à RMC.
Ce n'est qu'au bout de quatre appels que les médecins finiront par arriver. Trop tard. Stéphanie est finalement morte d’une embolie pulmonaire. Pourtant, en tant qu’ambulancier au CHU d'Angers, Arnaud sait que les jours de sa femme sont en danger. "J'ai travaillé un peu plus de dix ans dans les ambulances et je venais de finir une formation SMUR (Service mobile d'urgence et de réanimation, ndlr) donc je savais qu'en donnant des mots-clefs on avait plus de chances de déclencher les bons secours", explique-t-il. Des instructions mises en pratique ce jour-là.
"On ne lui a donné aucune chance de survie"
"Je lui ai dit que son cœur s'emballait, qu'il battait de plus en plus vite, qu'elle avait des problèmes de respirations…" Autant de signaux d'alerte qui ont eu "des réponses plus que surprenantes", notamment la standardiste invite Arnaud à "appeler son médecin traitant". C'est pourquoi, il a décidé de porter plainte pour homicide involontaire contre le CHU d’Angers et la standardiste du Samu qu’il a eu au téléphone.
Dans Bourdin Direct, Arnaud se dit en effet persuadé que l'opératrice "a enlevé toute chance de survie à Stéphanie, c'est indéniable". Le père de Stéphanie en est lui aussi convaincu : sa fille pourrait encore être en vie si les secours n’étaient pas arrivés si tardivement ce jour d'avril 2009. "J'étais à l'autre bout de la ville et je suis arrivé en même temps que les secours alors que j'ai été prévenu près de 10 minutes après". En colère, il considère donc "qu'on ne lui a donné aucune chance de survie. Même si elle n'en avait que 20%, 30% ou 40%, elle devait les avoir. Or, là, elle en a eu 0%. J'ai vraiment la haine".
"Elle a cru qu'il s'agissait d'une crise d'angoisse…"
De son côté, l’avocat de la standardiste Jean-Pierre Bougnoux plaide l’erreur humaine: "Elle n'a aucune formation médicale. Or, elle a cru que Madame Rousset faisait une crise d'angoisse mais il se trouve que ce n'en était pas une…" Sur RMC, Nathalie Valade, l'avocate du CHU d'Angers, assure "contester formellement avoir une quelconque part de responsabilités" dans ce drame.
A noter que le procès se déroule ce lundi au tribunal correctionnel d'Angers: le responsable du CHU risque 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende et la standardiste du Samu, 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.