Municipales: ce qu'il faut comprendre de l'imbroglio à Marseille

L'élection municipale marseillaise n'est pas terminée avec des tractations rocambolesques en cours pour le "troisième tour" qui désignera le maire samedi.

Un nouveau rebondissement pour les municipales à Marseille. Après le retrait de la tête de liste LR, Martine Vassal, de la course à la succession de Jean-Claude Gaudin, Les Républicains devaient présenter le député Guy Teissier comme candidat à la mairie lors du conseil municipal demain matin à 9h30.

Mais, quelques heures après, l’élu LR Lionel Royer-Perreaut a également annoncé sur Facebook sa candidature au poste de maire et son refus de soutenir Guy Teissier dénonçant des "ententes en cours avec le Front national" de la part du nouveau candidat LR.

Une situation ubuesque liée au mode de scrutin par secteur à Marseille. Si Michèle Rubirola, la tête de liste de l'union de la gauche et des écologistes baptisée "Printemps Marseillais", fait figure de favorite après sa victoire dans les urnes dimanche dernier, avec 13.000 voix d'avance, elle n'est pas pour autant élue maire de la cité phocéenne.

Elle n'a pas obtenu la majorité des conseillers municipaux (majorité à 51 voix sur les 101 conseillers), les tractations vont donc bon train dans chaque camp pour obtenir les 8 sièges de la candidate des quartiers Nord Samia Ghali et les 9 autres des élus du Rassemblement national.

"Si la droite vole la victoire à la gauche c'est le scandale ultime"

Les Marseillais sont eux aussi un peu déboussolés par la situation. Benjamin par exemple a un peu de mal à suivre.

"Les politiciens c'est un feuilleton, il faut l'accepter. Mais du coup ça rajoute encore plus d'incertitude. Qu'est ce qu'il va se passer ? J'avoue que je suis assez perdu..."

A quelques mètres du vieux port, romain lui aussi est circonspect après l'arrivée de Guy Teissier comme candidat de la droite. Alors qu'il a voté pour le "Printemps Marseillais" de Michèle Rubirola, il craint que la droite puisse arracher la mairie.

"Ca n'a pas de sens ! J'ai 23 ans, je n'ai connu que Gaudin... Marseille est une ville d'arrangements, tout le monde s'arrange comme il veut, il faut que ça cesse ! Si la droite vole la victoire à la gauche c'est le scandale ultime. On ne peut pas se faire flouer à chaque fois, ça fait mal"

Samia Ghali peut faire tout basculer avec ses 8 sièges

Désormais c'est Samia Ghali et ses huit sièges qui vont départager les listes. L'élu des quartiers nord n'a qu'un choix possible selon Philippe Pujol, journaliste spécialiste de la vie politique marseillaise.

"D'un point de vue éthique moral et politique je ne vois pas comment elle pourrait aller avec une droite particulière qui est une droite affairiste avec des gros soupçons de corruption, des affaires permanentes...

Quelle est sa marge de négociation ? Elle représente la gauche des quartiers populaires. En nombre de voix elle ne représente pas beaucoup, mais elle peut faire basculer. Donc elle prendra tout ça en compte, mais elle ne peut pas faire autre chose que d'aller à gauche, c'est impossible."

Et pour compliquer encore plus ce troisième tour, en cas d'égalité, c'est l'âge qui désignera le futur maire de Marseille. C'est à dire le candidat LR.