Municipales: voici pourquoi on peut parler d'une véritable "vague verte" à travers la France

Malgré des candidats souvent inconnus du grand public, EELV pourrait se propulser comme force majeure de la prochaine élection présidentielle.
Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Poitiers, Besançon... les Verts ont remporté de nombreuses grandes villes dimanche, franchissant une étape décisive de leur histoire qui pourrait les propulser comme force majeure de la prochaine élection présidentielle.
Les candidats EELV ont su faire déferler jusqu'en haut des perrons des mairies la "vague verte" du premier tour le 15 mars, malgré la longue parenthèse de l'épidémie de coronavirus.
Les écologistes se présentaient certes avec ambition aux élections municipales après des européennes de 2019 réussies, mais peu de cadres évoquaient en privé une déferlante de pareille ampleur. Finalement, ils gagnent plusieurs des plus grandes villes du pays après Paris - où ils feront tout de même partie de la majorité d'Anne Hidalgo.
Et ce, avec des candidats souvent inconnus du grand public. A Lyon, Grégory Doucet devrait remporter une nette victoire avec entre 50 et 54% des voix selon plusieurs instituts, devant Yann Cucherat (DVC-LR) et Georges Képénékian (LREM diss, PRG) 16%. A la métropole, Bruno Bernard a revendiqué sa victoire sur l'alliance entre Gérard Collomb et Les Républicains.
A Marseille, Michèle Rubirola relègue l'héritière du sortant Jean-Claude Gaudin environ 10 points derrière elle, selon les estimations, même si Martine Vassal (LR) refuse de reconnaître sa défaite et renvoie au "troisième tour" vendredi lors du Conseil municipal.
Bordeaux, qui avait élu des maires de droite dès le premier tour pendant 73 ans, a aussi connu une véritable déflagration, Pierre Hurmic (45-47%) battant le successeur d'Alain Juppé, Nicolas Florian, d'entre deux et quatre points.
"La volonté d'une écologie concrète"
A Strasbourg, les écologistes pouvaient légitimement craindre que l'alliance de dernière minute entre Les Républicains et LREM leur fasse perdre leur avance du premier tour, surtout en l'absence d'un accord avec l'ancienne maire socialiste Catherine Trautmann. Mais Jeanne Barseghian a écrasé son concurrent avec environ huit points d'avance.
A Grenoble, Eric Piolle a annoncé sa réélection avec plus de 50% des voix. Et les écologistes peuvent se targuer de victoires à Besançon, Poitiers, Tours, Annecy, et même en Ile-de-France à Colombes (près de 90.000 habitants), où s'est rendu Yannick Jadot, député européen et ex-tête de liste EELV aux européennes.
"Ce qui a gagné, c'est la volonté d'une écologie concrète, en action, qui propose des solutions sur les déplacements, le logement, l'alimentation, comment retisser l'économie locale", s'est-il réjoui, voyant "une espérance autour du projet écologiste".
Seule vraies ombres au tableau dans les grandes villes, à Toulouse Antoine Maurice n'aura pas su convertir la bonne dynamique du premier tour et échoue à renverser le sortant LR Jean-Luc Moudenc. Et Stéphane Baly a manqué de quelques voix pour déboulonner la socialiste Martine Aubry à Lille. Ce dernier exemple montre en creux que les écologistes doivent aussi leurs victoires aux partenaires qu'ils ont su rassembler à gauche: PS, PCF, LFI, Générations... Ce qui a fait dire au secrétaire national d'EELV Julien Bayou: "D'ici à 2022, pour les échéances qui arrivent, continuons de cultiver le commun, davantage que le séparatisme de chapelle".
Votre opinion