"Nous allons changer la donne": la ministre Sophie Cluzel présente le "Plan autisme" de 350 millions d'euros sur RMC
Sophie Cluzel, secrétaire d’État aux personnes handicapées, est venue sur RMC ce lundi matin évoquer le nouveau plan du gouvernement pour accompagner l'autisme.
Une meilleure prise en charge, plus tôt. Le gouvernement va présenter, ce lundi, à la veille de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, de nouvelles mesures destinées notamment au moins de 7 ans. La secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées, Sophie Cluzel présente ce lundi en Conseil des ministres ce nouveau plan d'action pour accompagner les familles qui ont un enfant autiste.
Son ambition ? Que la génération 2018 d’enfants autistes et atteints de troubles du neuro-développement puisse "aller à l’école maternelle comme les autres".
"Il est capital de faire de l'intervention précoce"
Invitée de Bourdin direct avant le conseil des ministres, Sophie Cluzel a assuré que ces mesures vont "changer la donne".
"Qu'on arrête de parler de psychiatrie et qu'on parle vraiment d'une bonne prise en charge. (Un enfant qui souffre d'autisme) a des troubles de la communication, d'interaction avec ses pairs. Il y a plus de 35.000 enfants autistes, il est capital de faire de l'intervention précoce, d'arrêter ces errances de diagnostic pour les familles. C'est pour cela qu'on met en place un forfait d'intervention précoce."
Un plan à 350 millions
La ministre veut que l'on fasse "confiance aux parents" qui signalent des retards de développement face à des médecins qui leur rétorquent parfois qu'il faut attendre pour voir. "On perd des mois et des mois et ça c'est ce que l'on veut arrêter!", assure-t-elle.
Comment y parvenir? Grâce à ce plan à 350 millions qui implique plusieurs domaines: recherche, école...
"On s'engage qu'en six mois, il y aura un diagnostic posé et une intervention sans débourser un centime"
"C'est pour que l'on prenne vraiment en compte les besoins des enfants. On met 90 millions sur la table dès cette année, pour que les parents n'aient plus à débourser ces interventions, ces bilans. On adresse tout de suite un parcours, qui va permettre aux parents d'aller, avec son diagnostic, faire de la psychomotricité, faire de l'ergothérapie, faire un bilan psychologique sans débourser un centime car il aura enfin un référent spécialisé dans l'autisme qui va pouvoir l'orienter, donc c'est fini cette errance. On raccourcit ce délai qui peut aller jusqu'à deux ans. On s'engage que dans les six mois, dès que les premiers signes d'alerte auront été faits, il y aura un diagnostic posé et une intervention sans débourser un centime, contre près de 3.500 euros aujourd'hui."
Les adultes oubliés du plan ? "Nous avons aussi pris à bras-le corps cette problématique"
Les associations sont quant à elles partagées, notamment sur la prise en charge des enfants de plus de 6 ans, pas comprises dans le plan. Mais la secrétaire d'Etat assure que les adultes ne seront pas oubliés.
"Dans la stratégie nous prenons en compte tous les âges. Sur les adultes on est très en retard, encore plus que pour les enfants. Ils sont dans des prises en charges inadéquates dans des hôpitaux psychiatriques dans lesquels ils n'ont rien à faire. On travaille sur le logement regroupé, des équipes mobiles. Il faut qu'on leur fasse leur place dans notre société. Nous avons aussi pris à bras-le corps la problématique des adultes. Nous engageons à les faire sortir des hôpitaux psychiatriques."