Nouvelle Vague…
Luis Enrique à la Roma, Antonio Conte à la Juve, la série A, qu’on a connu plus conservatrice, se lance cette saison dans le jeunisme. L’année dernière, c’est Milan qui avait confié, avec succès, son équipe à un entraîneur sans expérience.
En Angleterre, Chelsea a lâché 15 millions pour battre un record de jeunesse en engageant André Villas Boas. En Allemagne, dans le sillage de Joachim Low, Jurgen Klopp, Ralf Rangnick ont déjà apporté un vent frais sur la Bundesliga. En Espagne, Pep Guardiola en est déjà à deux LDC à 40 ans.
L’entraîneur espagnol et le Barça sont d’ailleurs devenus les nouvelles références mondiales. On avait largement envisagé l’importance historique de ce Barça et les répercussions sont effectivement énormes. Car tous ces « jeunes » coachs ont en commun de promettre du jeu. Au-delà du cas spécifique de la Roma qui s’est lancée dans la photocopie du club catalan, les autres avancent en proposant du jeu et du spectacle. Dans ce cadre, l’entraîneur devient alors le personnage central, le dépositaire de l’idée commune, de l’identité de jeu. En France, Garcia, Kombouaré, Gillot, Garde incarnent ou doivent incarner cette nouvelle vague. Les Lacombe, Puel, Baup… ne reviendront pas. Entre les deux, on trouve Didier Deschamps, finalement plutôt jeune dans le métier, et le cul entre deux chaises au niveau des idées. Pragmatique ( il se définit lui-même ainsi) il a grandi à Nantes mais a été marqué par le réalisme italien. Le coach de l’OM est-il une sorte de transition entre deux époques, deux pensées ? En tout cas pas encore, pour l’instant, une synthèse.
Cette nouvelle vague a par ailleurs été cruelle. Ancelotti, Benitez, coachs vedettes des années 2000 survivront-ils ? On se demande en effet ou pourraient-ils aujourd’hui retrouver un banc ? Pour la génération d’avant, celles des Hiddink, Capello, Lippi, c’est au mieux une sélection, au pire un bon canapé et une télé.
Même pour Wenger, ça semble sentir le roussi. Intouchable, il n’y a pas si longtemps, la critique ne l’a pas épargné la saison dernière. Encore une saison sans titre et la page Wenger pourrait bien se tourner à Arsenal. Libre, peut-on être certain que ce coach respecté et admiré pendant des années, retrouvera facilement un banc ?
Reste le cas Mourinho, le fameux coach du XXI ème siècle. Ce « titre » pompeux le protège-t-il vraiment ? Viré (et oui, on l’a oublié) en Angleterre, parti fâché et peu admiré en Italie, il va entamer sa 2e saison en Espagne dans un club qui a souvent lessivé ses entraîneurs. Qu’on le veuille ou non, sa saison dernière est un échec. Perdre contre le Barça n’est pas un honte, mais le grand cirque monté autour des différents « Clasico » a largement frisé le ridicule. C’est passé une fois. En chef de clan, il a divisé pour continuer à régner. Mais son manège, ses tours de passe passe de communication sont désormais trop évidents. C’est dorénavant sur le terrain qu’il devra briller et non plus en salle de presse. Sans cela, le Special One pourrait vite devenir un « has been ». On ressortira alors la phrase préférée des footeux : « Dans le foot tout va très vite »…
Finalement la seule exception reste Sir Alex. La mode, c’est lui qui l’invente, comme la pluie et le beau temps, loin de l’agitation du bas monde. Et c’est lui qui choisira le jeune qui prendra sa place…
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