"On est tous un peu désespérés": l'inquiétude des jeunes qui rêvent de travailler dans le domaine aérien

Poussé par la crise du Covid-19 à accélérer sa restructuration, le groupe Air France doit officialiser vendredi la suppression de plus de 7.500 postes d'ici fin 2022. Le moral est en berne chez les jeunes qui rêvent d'aéronautique.
Le groupe Air France devrait présenter ce vendredi aux organisations syndicales son "plan de reconstruction". Il est pourtant déjà connu dans les grandes lignes: 7.500 postes supprimés d'ici la fin de l'année 2022. 3.500 se feront via des départs naturels non-remplacés et le reste via des départs volontaires. Mais la compagnie n'exclut pas des départs contraints.
Mais au-delà d'Air France, c'est tout le secteur de l'aéronautique, qui est frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, les deux mois et demi de confinement en France et la fermeture des frontières.
Le groupe Airbus a lui donné jeudi le détail des 5.000 suppressions de postes en France, plus 3.500 concernent Toulouse, 600 emplois doivent être supprimés à Saint-Nazaire et près de 500 à Nantes.
"Dans l'immédiat je ne vois pas de solutions"
Un contexte qui inquiète donc fortement les jeunes étudiants pilotes et ingénieurs aéronautiques. De cette période de confinement, Amélie, jeune pilote tout juste diplômée, garde l'image de ces avions cloués au sol.
"Un tapis d'avions sur un aéroport, c'est très émouvant. On a été plusieurs à avoir la larme à l'oeil en voyant ça."
"On va être la dernière roue du carrosse à être embauchée c'est certain"
Une image, mais surtout ses conséquences. Amélie et ses camarades de promo ont vite compris qu'une embauche comme pilote de ligne devenait quasi impossible.
"Aujourd'hui avec le nombre de pilotes expérimentés qu'il y a sur le marché, nous on va être la dernière roue du carrosse à être embauchée c'est certain. Dans l'immédiat je ne vois pas de solutions, on est tous un peu désespérés."
Même désillusion chez Clément, 23 ans, en stage de fin d'étude chez Airbus Hélicoptère. Il rêvait d'y décrocher un poste. Mais il va lui falloir y renoncer pour l'instant.
"On pensait qu'en étant en stage chez Airbus ou chez Air France on avait à coup sûr une place dans l'entreprise. C'était presque une certitude..."
Dans son école, les enseignants de Clément les encourage d'ailleurs à modifier leur CV et mettre en valeur leur bagage scientifique généraliste, afin de tenter de trouver un emploi dans d'autres secteurs que l'aéronautique.
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