"On n'a pas une recrudescence de nouveaux cas aux urgences et c’est extrêmement étonnant", indique Mathias Wargon

Si le risque d'une deuxième vague de coronavirus existe, le chef du service des urgences de l'hôpital de Saint-Denis assure que pour l'instant, il ne constate pas de hausse des nouveaux cas.
La hausse des décès engendrée par le coronavirus est plus marquée pour les personnes nées en Afrique, au Maghreb et en Asie qu'en France, principalement, car elles résident dans des territoires peuplés, mais aussi, car beaucoup sont des "travailleurs clés" qui ont poursuivi leur activité, révèle mardi l'Insee.
En France, 129.000 décès toutes causes confondues ont été constatés aux mois de mars et avril, en pleine épidémie de coronavirus, contre 102.800 pour la même période en 2019, soit une hausse de 25%.
Toutefois, selon le pays de naissance, de fortes disparités apparaissent. Ainsi, les décès de personnes nées à l'étranger ont augmenté de 48% sur la période par rapport à la même période en 2019 contre 22% pour les décès de personnes nées en France, selon des chiffres de l'Insee.
Des chiffres qui ne sont pas vraiment étonnant selon Mathias Wargon, chef des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis.
“Ce n’est pas vraiment surprenant. C’est un peu ce qu’on avait comme idée au moment du plus fort de la crise. Il y a cette étude-là combinée à celle de l’Observatoire régional d’Île-de-France, qui ne s’est elle pas concentrée sur l’origine des gens, mais sur leur lieu d’habitation. Et on voit que ce sont les gens vivant dans des quartiers populaires qui sont les plus touchés. Et puis on voit bien que c’est lié à la densité de population puisque les parties les moins denses d’Île-de-France sont moins touchées”, indique-t-il.
Si de nombreux médecins mettent en garde sur la possibilité d’une deuxième vague avec un relâchement de la population notamment concernant les gestes barrières, Mathias Wargon affirme lui ne pas avoir vu une recrudescence de nouveaux cas aux urgences.
“Globalement, on n'en voit pas et c’est d'ailleurs extrêmement étonnant parce qu’on s’attendait à en revoir puisqu’on a déconfiné assez tôt en Seine-Saint-Denis, et que c’est un territoire où les populations sont moins touchées par la communication. Mais pour l'instant, on n'a pas une vague de patients covid aux urgences”, indique-t-il.
Une vague de patients psychotiques
En revanche il note parmi les arrivées aux urgences des patients qui ont décompensé après le coronavirus.
“On a vu beaucoup de diabétiques en post-covid. Et puis on a fait face à une vague de patients grave psychiatrique. C’est-à-dire des patients psychotiques qui sont arrivés aux urgences avec une perte de repère, une perte de l’encadrement thérapeutique”, explique-t-il.
Il déplore également un retour aux urgences de personnes qui prennent les urgences “pour autre chose que ce pourquoi elles sont faîtes”.
Votre opinion