"On ne sait pas de quoi sera fait demain": les employés d'une usine automobile inquiets pour leurs emplois

Technitube à Etupes, dans le Doubs, spécialisée dans la fabrication de tubes de refroidissements, emploie 100 personnes. Mais depuis deux mois, la production est en chute libre, l’entreprise va devoir licencier.
Alors on parle souvent des grands groupes, PSA, Renault, mais parmi les perdants de cette crise il y a aussi les sous-traitants, souvent des PME. Une usine presque déserte, une poignée de salariés au travail. Michel, chef de production, à l’usine de Technitube dans le Doubs, à la boule au ventre en arrivant tous les matins. “Tu es tout seul, tu bois ton café et tu ne sais pas de quoi sera fait demain”, regrette-t-il.
Depuis début avril, la production de pièces automobiles fonctionne au ralenti et 60 % des salariés sont au chômage partiel. Karim, Michel et les autres l’ont appris il y a quelques jours, il y aura bien des licenciements dans l’entreprise. “On se dit que c’est peut-être le dernier jour, la dernière semaine ou le dernier mois. On est obligé d’y penser”, explique-t-il.
Pour autant, il faut sauver l’entreprise, continuer à travailler pour limiter la casse.
“Il ne faut pas lâcher, il faut aller jusqu’au bout. On ne veut pas passer devant cette entreprise avec des vitres peintes en blanc pour montrer qu’il n’y a plus rien dedans”, affirment ces employés.
Une aide des banques ?
L’entreprise ne reçoit plus de commandes de grands groupes auto comme PSA ou Mercedes. “Ca fait usine qui est en train de crever si on ne fait pas quelque chose”, indique le pdg de techno tube Jean-Pierre Moret.
“Le chiffre d’affaire a été réduit de 70%. Il est probable qu’il faille faire partir au moins, dix personnes”, détaille-t-il.
Alors aujourd’hui, il demande au gouvernement de mettre la pression sur les banques afin d’obtenir rapidement des crédits. “Il faudrait qu’on puisse avoir d’ici quinze jours, trois semaines, un million”, confie-t-il. Sans cet argent, il devra licencier cet été, bien plus que 10 personnes.
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