Orgasme

Les hommes/les femmes peuvent-ils avoir plusieurs orgasmes à la suite ?
Brigitte Lahaie : Mais tout de suite Alain Héril on ouvre la boîte à questions, les hommes/les femmes peuvent-ils avoir plusieurs orgasmes à la suite ? Oui.
Alain Héril: Oui, oui, bien sûr.
B.L : Bon un homme c’est plus compliqué.
A.H : Oui, tout à fait, les femmes on le sait, on sait maintenant que les femmes sont multi orgasmiques de façon quasi naturelle et anatomique, enfin certaines. Mais c’est possible aussi pour les hommes oui parfaitement. Ça demande de sortir un petit peu des habitudes, des apprentissages, il y a le fameux point P dont vous avez déjà du parler dans votre émission.
B.L : Absolument, oui, les caresses anales.
A.H : Voilà les caresses au niveau de la prostate, qui permettent d’avoir des formes d’orgasmes successifs très particuliers, dans la mesure où ils ne sont pas forcément accompagnés d’éjaculation. Et là on est dans la multi orgasmi masculine.
B.L : Exactement, souvent l’homme associe trop orgasme et éjaculation, et c’est vrai qu’après une éjaculation très souvent il y a ce qu’on appelle un temps de latence et donc le deuxième orgasme ne peut pas arriver tout de suite. En revanche, pour les femmes, précisons-le, c’est vrai qu’il y a des femmes qui ont très facilement plusieurs orgasmes à la suite, c’est pas non plus une obligation, une nécessité. Après tout, encore une fois répétons-le, on ne le dira jamais assez, la sexualité c’est toujours une histoire individuelle et y a pas de normes absolues. Ne rentrons pas dans la performance qu’il faut avoir plusieurs orgasmes à la suite.
Le point G existe-t-il vraiment et si oui où se trouve-t-il ?
Brigitte Lahaie : Notre boîte à questions, le point G existe-t-il vraiment et si oui où se situe-t-il ? Voilà. Alors oui moi j’affirme qu’il existe une zone G, je préfère au point G, voilà même s'il y a encore quelques personnes qui en doute, y a suffisamment de femmes qui ont témoignées sur cette sensibilité particulière à ce point précis dans leur vagin pour qu’on arrête de nier l’éventuelle existence du point G non ?
C.M : Oui bien sûr, G c’est l’initiale de Grafenberg le bon docteur y a assez longtemps, le gynécologue qui avait remarqué ça, on se demande d’ailleurs à quelle occasion lors de sa pratique de gynécologue. Effectivement c’est sur la paroi intérieur du vagin à 2-3 cm de la sortie ou de l’entrée du vagin, tout dépend comment on voit les choses.
B.L : De la taille d’une pièce de 2 euros voilà.
C.M : Oui c’est pas si précis que ça mais en fait l’anatomie plus précise de la structure clitoridienne nous permet de comprendre pourquoi cette zone est si sensible, c’est que le clitoris mesure 18 cm. Alors il n’y a qu’une petite partie qui sort donc vous avez bien compris que les 17 cm sont à l’intérieur et elles sont répartie d’une manière très harmonieuse, c’est comme une double arche. Imaginez dans une arche gothique il y a deux arches, qui entourent le vagin, qui sont reliées à la partie supérieure. Et cette partie qui le relie se prolonge par le genou du clitoris qui sort. Et donc à l’entrecroisement de cette belle structure là, et bien on peut imaginer que la stimulation de cette zone-là va ébranler, si je puis dire, la totalité de la structure clitoridienne donc que la sensation soit particulièrement intense et décisive pour l’orgasme.
B.L : Oui l’onde vibratoire qui dégage beaucoup de plaisir.
C.M : Voilà mais qui va être appliqué à un endroit anatomiquement très repéré parce que c’est là que s’entrecroise toutes les structures internes du clitoris.
B.L : Exactement, voilà c’était un petit cours géographique à la radio, bravo Christophe Marx c’était pas évident.
C.M : C’était pas facile à dire.
B.L : Mais vous réécouterez en podcast, vous comprendrez mieux si vous n’avez pas tout saisi.
C.M : Oui je faisais des gestes avec les mains mais à la radio ça passe pas.
B.L : Ca peut passer sur le web peut être mais c’est vrai que la radio purement si vous êtes en voiture voilà c’est compliqué. Mais en réécoutant bien vous allez y arriver j’en suis sûre.
L’orgasme féminin est-il plus puissant que l’orgasme masculin ?
Brigitte Lahaie : Et puis on reprend on ouvrant cette boîte à questions. Alain Héril, l’orgasme féminin est-il plus puissant que l’orgasme masculin ? Ça c’est la grande question qui revient souvent.
Alain Héril : Je pense que oui pour répondre rapidement. Après pourquoi est-il plus puissant, c’est qu’il me semble qu’il a un caractère plus interne que l’orgasme masculin donc il va concerner beaucoup plus l’ensemble du corps de la femme. Mais ça ne veut pas dire que les choses sont aussi tranchées que ça, il me semble que à partir du moment où les hommes font un certain travail sur eux, la connaissance de leur corps, de leurs sensations, de leurs émotions, ils peuvent aussi rentrer dans cet univers très particulier de l’orgasme féminin. Et juste pour conclure l’orgasme féminin est plus fort que l’orgasme masculin mais ça ne veut pas dire que les femmes jouissent plus que les hommes parce que parfois les femmes doivent aussi accéder à cette orgasme féminin tout comme les hommes peuvent le faire aussi. Donc il y a un féminin de l’orgasme qui me paraît extrêmement puissant et aux portes de laquelle homme comme femme il est bon que nous frappions de façon fréquente pour pouvoir rentrer dans cet univers.
B.L : Absolument et puis de toutes façons l’orgasme il est parfois très fort, moins fort, on sait très bien que ce n’est pas une… ça va dépendre de la manière dont on le sens, dont on le vit.
A.H : Ça aussi c’est très important oui, oui.
B.L : Peut-être encore plus que si c’est un homme ou une femme.
Comment savoir si une femme simule?
Brigitte Lahaie : Je vous propose Pascal de Sutter qu’on ouvre la boîte à questions et la réponse dans un instant à cette question, comment savoir si une femme simule ?
Pascal de Sutter : Je ne suis pas sûr si j’ai envie de le dire parce que je vais faire des tas de malheureux.
B.L : Alors franchement vous seriez bien le premier homme à avoir la réponse parfaite à cette question.
P.D.S : Non bien évidemment il n’y a pas de réponses parfaites je pense, tout d’abord toutes les femmes ne jouissent pas de la même façon donc on ne peut même pas dire qu’il y a…
B.L : Et toutes les femmes ne sont pas d’excellentes comédiennes.
P.D.S : Et toutes les femmes ne sont pas d’excellentes comédiennes, et quelque part il y a même certains comportements qui sont physiologiques comme les contractions du périnée qu’on peut faire tout à fait de manière artificiel. Par contre apparemment le réflexe carpo-pédale est une des choses qu’une femme ne peut pas imiter volontairement. C’est-à-dire qu’apparemment, un certain nombre de femmes c’est peut-être pas vrai pour toutes, mais jouissent avec un léger écartement des doigts de pieds des orteils, mais il faut pouvoir avoir le regard à cet endroit-là.
B.L : Et moi vu que je fais du Yoga j’arrive à faire écarter mes orteils.
P.D.S : Oui c’est vrai mais vous vous êtes bien évidemment imbattable.
B.L : Non, non, je n’ai pas dit ça, loin de là.
P.D.S : Je plaisante, mais ce qui se passe c’est qu’effectivement il y a très peu d’éléments qui peuvent vraiment dire. En plus c’est assez surprenant parce qu’il y a des fois des femmes qui font semblant et qui en faisant semblant elles jouissent.
B.L : Bien sûr.
P.D.S : Donc paradoxalement c’est une méthode thérapeutique, c’est dire aux femmes c’est un peu comme à un joueur de tennis, faites semblant de faire des bons services et vous en ferez un bon. Faites semblant de jouir et vous allez peut être vraiment jouir. Et à côté de ça il y a des femmes qui ont des orgasmes extrêmement discrets et qu’on aperçoit à peine et qui pourtant sont extrêmement intenses.
B.L : Alors moi je pense qu’il faut répondre à cette question comment savoir si une femme simule, surtout ne vous posez pas la question essayez de lui faire plaisir, si vous l’avez fait jouir a priori elle vous sera reconnaissante ou elle vous le dira et puis voilà. C’est la manière dont se passe le rapport sexuel et la suite se passe qu’on arrive à savoir si la femme a eu de la jouissance ou pas au fond.
P.D.S : Oui tout à fait finalement et puis il faut pas faire une fixation là-dessus, il y a des femmes qui vont dire « je n’ai pas joui ce soir mais c’était un moment magnifique » et d’autres « oui j’ai eu un orgasme même deux ou trois mais ce n’était pas la meilleure soirée »
Je n’ai jamais eu d’orgasmes, que puis-je faire ?
Brigitte Lahaie : Et puis tout de suite on va ouvrir la boite à questions, je pense que c’est une femme qui poserait cette question Alain Héril. Je n’ai jamais eu d’orgasmes, que puis-je faire ?
Alain Héril : Je pense qu’il y a déjà.
B.L : Ce n’est pas moi.
A.H : Je pense qu’il y a déjà une première chose c’est de dire aux femmes qui n’ont pas d’orgasme qu’elles ne sont pas anorgasmiques mais qu’elles sont pré-orgasmiques.
B.L : Ah c’est joli.
A.H : C’est-à-dire que les femmes qui n’ont pas eu d’orgasmes, elles n’ont pas encore appris à en avoir parce qu’il me semble qu’il y a aussi un apprentissage qui peut passer par le lien à soi-même, par la masturbation, par une connaissance de son corps. Je suis quand même assez étonné chez mes patientes de voir à quel point, j’ai des patientes par exemple qui n’ont jamais vu leur sexe. Qui ne connaissent par leur corps et leurs compagnons connaissent mieux leur corps qu’elles-mêmes et il me semble que l’accès à l’orgasme qui nécessite quand même une certaine perte de contrôle passe par le fait d’être bien avec son corps en amitié avec lui. Et que souvent je dis à mes patientes on va oublier cette question de l’orgasme on va revenir sur le rapport à votre corps, la façon dont vous êtes bien avec lui et puis la façon dont vous acceptez l’idée que ce corps puisse vibrer. Alors ça marche parfois, parfois non mais en tout cas il me semble que c’est important de revenir là.
B.L : Absolument dans le ressenti du corps et non plus avec la tête et puis peut être aussi être un peu moins passive parce que souvent ce sont des femmes qui subissent un peu j’allais dire l’acte sexuel sans finalement bouger tellement le bassin, sans être partie prenante. Et quand même si on est un petit peu plus en activité si je puis dire dans cet acte sexuel si on arrive à dire ce qui nous fait le plus de bien parce que bon, pas d’orgasme ne veut pas dire pas de plaisir.
A.H : Exactement.
B.L : Donc si on a du plaisir je dirais que c’est la première marche pour atteindre l’orgasme donc il faut aller dans ce sens-là.
A.H : Oui, ça c’est très important, il me semble qu’il y a une manière chez les femmes à accepter d’avoir des fantasmes, à accepter d’avoir une libido qui circule et non pas à attendre continuellement que ça soit l’autre qui les fasse jouir. Et donc de prendre en charge cette dimension quasi sauvage également qui existe dans la sexualité féminine et par rapport à laquelle les femmes souvent sont en retrait et sont dans une position pour reprendre vos termes de soumission et de délégation à l’homme et je crois que c’est d’autant plus intéressant dans l’hétérosexualité quand les deux acceptent de lâcher les chevaux et ensemble et au même moment.
B.L : On lâche les chevaux on devient chienne.
A.H : Oui, oui oui et chien et tout ça.
B.L : Et on se fait attaquer pour zoophilie, bravo, Alain Héril.
A.H : Tout ça est très animal et n’empêche pas la dimension sacrée.
Je suis clitoridienne, puis-je devenir vaginale ?
Brigitte Lahaie : Mais d’abords on va ouvrir la boîte à questions Alain Héril bah oui il faut s’y attendre à cette question, je suis clitoridienne est ce que je peux devenir vaginale.
Alain Héril : Alors oui, oui je vais répondre un oui franc et massif déjà, après la question, la question c’est qu’est ce qui fait qu’une femme est dite clitoridienne et qu’elle a envie de devenir vaginale, c’est-à-dire qu’est-ce qu’il y a derrière. Parce que moi mon travail c’est toujours le lien avec le psychisme, à quoi veut elle s’ouvrir, qu’est-ce qu’elle veut découvrir d’elle. Personnellement c’est toutes ces questions-là que je pose. Et puis il y a aussi le fait d’accepter d’avoir une jouissance par pénétration. Donc quel est le rapport à l’homme, au sexe masculin, comment on accepte d’être pénétrée, d’être envahie par l’autre et quel accueil en fait au sexe de l’autre et je dirais aux femmes qui se disent clitoridiennes et pas vaginales aussi de réfléchir à leur capacité d’accueil, à ce qui n’est pas à elles, ce qui est l’ordre du masculin à l’intérieur d’elles et comment elle peuvent accepter ce qui est de l’autre en elles et comment cet autre en elles peut les amener à la jouissance.
B.L : Voilà la réponse d’Alain Héril.
Les orgasmes simultanés plus intenses que les autres ?
Brigitte Lahaie : J’ouvre la boîte à questions Alain Héril, l’orgasme simultané avec un partenaire est-il plus intense ?
Alain Héril : Alors, c’est une vaste question déjà je pense que l’orgasme simultané il peut être plus intense quand il n’est pas souhaité. C’est-à-dire lorsqu’il arrive et qu’il n’a pas été le but de la relation sexuelle. Je m’aperçois à quel point lorsque des couples recherchent cet orgasme simultané en pensant que c’est le nec plus ultra de la sexualité, à quel point…
B.L : Ca a tendance à frustrer le plaisir.
A.H : Oui, oui, d’un côté, comme de l’autre d’ailleurs parce que les rythmes ne sont pas les mêmes, la montée orgasmique ne se fait pas forcément au même moment. Donc l’orgasme simultané si ça arrive tant mieux mais surtout ne pas le rechercher je crois que c’est un vieux truc des années 70 qu’il faut peut-être commencer à mettre de côté. Et puis c’est aussi une vision très fusionnelle de la relation sexuelle et je pense qu’il y a tellement aussi de beauté à honorer et à être dans la contemplation de l’orgasme de l’autre que parfois dans l’orgasme simultané, il y en a souvent un qui est déçu et mis de côté.
B.L : Oui et puis faut peut-être rappeler cette fameuse phrase de Lacan : Il n’y a pas de rapport sexuel. Et c’est bien ce qu’il voulait dire c’est que finalement chacun croit être dans la fusion avec l’autre et au final chacun est seul dans ses représentations fantasmatiques, érotiques, etc….
A.H : Tout à fait et puis ça me parait important d’accepter cette dimension-là qu’il y a une solitude partagée dans la sexualité et que ça peut être très beau, très intense, très fort sans forcément être dans cette fusion océanique dans laquelle on peut se perdre en fait et ne pas forcément se trouver.
Existe-il des points à stimuler pour améliorer sa sexualité ?
Brigitte Lahaie : Et d’abord on va ouvrir cette boîte à questions Michel Odoul, est-ce qu’il existe des points dans le dos qu’on pourrait stimuler pour améliorer sa sexualité ou sa libido. Alors là, si ça existe, Michel Odoul…
Michel Odoul : Au niveau du dos il n’y a pas de point spécifique qui soit destiné à ça, c’est l’ensemble des points qui sont de chaque côtés de la colonne vertébrale. Donc dans les phases préliminaires on peut en profiter pour effectivement aller travailler ces points-là. En revanche, sur le côté face du corps et au niveau des mains il y a des points effectivement qui peuvent améliorer.
B.L : Alors où ça, quels sont ces points, je sais qu’il y en a un sur le pied il me semble.
M.O : Oui, alors dans le pied c’est le point du rein qui est celui qui va donner, qui s’appelle source jaillissante, c’est un point qui va permettre de redonner de la dynamique et de l’énergie. Mais le point si j’ose dire « viagra », se situe au milieu de la paume de la main c’est un point qu’on retrouve en repliant chaque phalange du majeur à 90° et le bout du doigt vient retomber au centre de la main.
B.L : Ah, c’est pour ça que parfois il y a des gens qui viennent vous toucher la main comme ça.
M.O : Mais ça c’est une vrai déclaration.
B.L : J’ai compris, j’ai compris
M.O : C’est le point feu de l’énergie du maitre cœur qui gère la sexualité donc là, la personne veut vous dire très clairement qu’elle veut vous allumer le feu, oui.
B.L : D’accord, bon en tout cas je précise que votre dernier livre sur le shiatsu aux éditions Albin-Michel, il y a des superbes dessins avec des conseils de massages.
M.O : Il y a plus de 850 photos avec des techniques que l’on peut utiliser en familier, merci d’ailleurs la suite arrive début février avec toute la théorie.
B.L : On attend ça très chaudement.
La circoncision peut-elle altérer le plaisir ?
Brigitte Lahaie : J’ouvre la boîte à questions, Jean-Marc Bohbot, la circoncision peut-elle altérer le plaisir ?
Jean-Marc Bohbot : Alors là c’est un vaste débat, les gens qui sont circoncis vont vous dire que non, qu’ils ont une vie sexuelle épanouie et que ça se passe bien. Et tant mieux comme ça chacun voit midi à sa porte. C’est vrai que le fait que le gland est plutôt une peau qu’une muqueuse le rend un petit moins sensible, et donc il peut y avoir des modifications dans le ressenti du plaisir et c’est tout à fait claire. Et d’ailleurs les personnes qu’on est obligé de circoncire pour des raisons médicales, nous disent qu’il y a quelques semaines et quelques mois d’apprentissage pour reprendre une vie sexuelle et avec des sensations qui sont parfois différentes. Mais c’est aussi vrai, qu’un garçon qui a été circoncis à son plus jeune âge, n’a pas de point de repère et va avoir des relations qui pour lui seront « normales ». Mais c’est vrai qu’il y a des différences de sensibilité c’est sûr!
B .L : Alors il y a une enquête qui a été faite dans un pays nordique je ne sais plus lequel, qui révèle même qu’a priori les femmes étaient moins satisfaites avec un homme circoncis qu’avec un homme non circoncis, je ne sais pas si vous avez été au courant de cette enquête ? Après c’est une enquête de plus sur la sexualité.
J-M.B : Je crois qu’il faut être très prudent avec ce genre d’enquête, et puis on sait que le fait de la satisfaction sexuelle n’est ni du a la taille ni à la forme du pénis. Ce n’est pas la règle de trois !
B.L : Ça serait trop simple !
En quoi le shiatsu peut-il améliorer notre sexualité?
Brigitte Lahaie : Alors la boite à question avec vous Michel Odoul. Vous êtes je le rappelle le créateur du shiatsu et surtout l’auteur de ce shiatsu fondamentale tome 2 aux éditions Albin Michel et qui est franchement formidable car moi qui ne connait rien au shiatsu, grâce à ce tome 2 j’ai commencé à comprendre. Il est vrai qu’en quelque heure il est difficile de devenir un vrai pratiquant du shiatsu, en tout cas, ça montre la richesse de son enseignement. Alors moi la question que je me pose : en quoi le shiatsu peut améliorer notre sexualité ?
Michel Odoul : Le shiatsu est une pratique corporelle et par conséquent cette pratique corporelle qui se base sur la médecine chinoise. Tout le monde a entendu parler du yin et du yang et des points d’acuponctures, etc. Il faut savoir que cette connaissance n’est pas une connaissance exotique, c’est une connaissance rationnelle, organisée et structurée. Elle existe depuis plus de 3500 ans, pour lequel des millions d’individus se soignent avec. Donc la pertinence de cette connaissance-là, quand on l’applique sur le corps à travers des techniques particulières de massage va produire deux choses fondamentales et qui participent à une bonne sexualité. La première c’est la détente physique, car toute personne tendue va avoir une sexualité insatisfaisante, et la deuxième des choses cela va redonner un équilibre et une force, la sexualité est donc épanouie sans doute durable. Quelque chose au-delà de ça.
B.L : Donc se masser avec un peu de connaissance de shiatsu pour avoir une meilleure harmonie avec son partenaire.
M.O : Exactement. Le contact avec la peau libérée de la sérotonine, l’hormone du bonheur. Ça commence déjà là. Et ensuite savoir le faire selon les axes et des zones précises en dehors même des zones érogènes pures va permettre d’avoir une sexualité épanouie. Il y a nombre de pannes sexuelles ou des problèmes d’impuissance voire de frigidité qui peuvent être améliorées grâce au shiatsu !
La jouissance clitoridienne est-elle plus intense que la jouissance vaginale ?
Brigitte Lahaie : La jouissance clitoridienne est-elle plus intense ou moins intense que la jouissance vaginale ? Et c’est un homme qui répond.
Bruno Martin : Ca va être théorique, c’est la jouissance « royale » la jouissance vaginale. Toutes les femmes la recherche, c’est celle qui est désignée comme adulte par Freud.
B. L : Oui enfin, Freud et la sexualité féminine…
B. M : Oui, il n’était pas très … Mais enfin bon il a déclaré quelque chose de cet ordre-là. Maintenant, je pense que physiologiquement toutes les jouissances sont clitoridiennes, et ceci a tendance à avoir été prouvé. C’est-à-dire que ce sont les racines internes du clitoris qui viennent, un petit peu comme un cavalier entoure son cheval avec ses deux jambes, qui déclenchent les stimulations internes donc à la limite toutes les jouissances seraient d’ordre clitoridienne. Alors c’est sûr qu’il vaut mieux allumer le vestibule et la chambre, là vous avez un grand éclairage qui va se faire, un grand feu d’artifices, plutôt que le vestibule qui serait, j’allais dire, la sexualité « d’entrainement » connue par tous les pré-ados et ados de la planète, qui permette au femme de se découvrir. Ça doit faire 80% des femmes qui ont la capacité à obtenir cet orgasme clitoridien, contre 20/30% maximum qui connaîtrait l’orgasme interne, coïtal à la pénétration.
B. L : Et puis encore une fois, j’ai tendance à répéter sans cesse que ce qui compte c’est d’avoir une jouissance après tout, il y a des femmes qui ont une jouissance quand on leur embrasse les tétons, d’autres lors de la sodomie. Cette classification a nui beaucoup, me semble-t-il à la jouissance féminine.
B. M : Complétement. Dans le livre « L’amour et vous » il y a un petit passage qui était intéressant à mon sens, on disait que même chez les hommes il y a deux endroits sensibles : la prostate et le gland/le pénis et on ne va pas embêter les hommes avec la dichotomie « toi tu es pénitien et toi tu es prostatique ». Voilà, on ne dit pas ça.
B. L : Oui, on ne fait pas la différence entre la jouissance prostatique ou la jouissance « pénitienne », voilà un mot que vous venez d’inventer Bruno Martin, très bien je le rajoute à mon vocabulaire.