"Ou je mange ou je paye le loyer": ces Français en grande difficulté à cause de la crise sanitaire

TEMOIGNAGES RMC - La Fondation Abbé Pierre est de plus en plus sollicitée pour accompagner des personnes incapables de payer leur loyer et sous la menace d'expulsion.
La crise sanitaire a fait basculer de nombreuses personnes dans la précarité. Sur la table du petit salon de Bianca, il n’y a quasiment plus de place. Tout l'espace ou presque est occupé par une pile de papiers administratifs. Un propriétaire qui lui réclame 6000 euros de loyers impayés depuis le mois de mars. Depuis que cette Sicilienne de 53 ans n'a plus de travail.
“Je suis guide touristique. Avec la crise sanitaire, je ne travaille plus. Et donc je me suis retrouvé en difficulté pour payer le loyer. Là, je suis dans un 25m2 et je paye 1200 euros. Ou je mange, ou je paye le loyer”, indique-t-elle.
Son fils l'a aidé à payer de nouveau son loyer à l'automne. Mais les difficultés sont revenues en novembre. “Je ne me suis jamais trouvé dans cette situation. C’est un peu la honte de ne pas pouvoir payer son loyer et d’avoir ces dettes-là. Je déteste, je n’arrive pas à dormir la nuit”, assure-t-elle.
Alors elle a contacté la Fondation Abbé Pierre et sa plateforme Allo Prévention Expulsion. Didier fait partie des bénévoles qui répondent aux appels depuis cinq ans. Avec la crise sanitaire, il échange de plus en plus avec des nouveaux profils de personnes en difficulté. “C’est plutôt des petits entrepreneurs, des étudiants”, explique-t-il.
Une répercussion dans les années à venir
En ce moment, il guide trois à quatre personnes chaque après-midi de bénévolat. “C’est du soutien. C’est apporter des renseignements ça peut être du juridique ou du social”, détaille-t-il.
Les demandes de conseils augmentent. Et la situation pourrait encore s'aggraver.
“Nous craignons une véritable bombe à retardement. En 2020, il nous a été annoncé 3500 expulsions. Donc de fait beaucoup mois d’expulsion puisque la trêve hivernale a été allongée. Mais pour toutes ces personnes qui n’ont pas été expulsées, une partie risque de l’être l’année prochaine. Et puis ça risque de se poursuivre l’année prochaine et les années suivantes”, assure Marie Rothhahn, la responsable de la plateforme.
Une demande a été envoyée au gouvernement pour ouvrir un fonds d'indemnisation de 200 millions d'euros pour prévenir le non-paiement des loyers. Cela coûterait moins, selon la fondation abbé pierre que de financer les procédures d'expulsion. Mais cette demande est pour le moment restée sans réponse.
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