Oui on peut être islamophobe et critiquer l?islam !

Devons-nous pratiquer l’auto-censure ou la censure pour éviter des réactions vives et parfois violentes à l’extérieur de nos frontières ?
En effet, il faut constater que les violences consécutives aux dessins ou déclarations que les musulmans considèrent comme islamophobes se déroulent dans des pays où la démocratie et la liberté d’opinion non seulement n’existent pas mais valent souvent à ses partisans d’être durement réprimés.
Trop d’articles, de reportages nous informent sans cesse des répercussions de ce type d’événement à l’étranger et oublient de voir la réaction des Français de confession musulmane afin d’en tirer les enseignements positifs.
Quels sont-t-ils ?
L’histoire des caricatures a suscité quelques manifestations pacifiques. De même, insistons sur les réactions françaises aux propos du Pape et à la tribune de cet enseignant de philosophie : si des personnalités religieuses ou associatives condamnent ce type de propos, cela se déroule dans le cadre de libre expression de leurs opinions. Ils ne menacent ni n’invectivent personne.
Tous ceci nous démontre que lorsque des musulmans vivent dans un pays comme des citoyens libres et responsables la nature de leurs réactions est propre au type de société dans laquelle ils vivent.
En revanche dans des pays comme l’Egypte, pays ami de l’occident, les gens manifestent avec violence et brûlent des drapeaux notamment celui de la France. Les régimes autocratiques laissent librement exprimer cette violence et orientent la haine et le rejet de l’occident pour faire oublier leurs propres échecs et empêcher toute critique de ces systèmes qui bafouent en général les libertés individuelles. Ils focalisent les regards sur les propos ou comportement de l’occident afin de maintenir le plus longtemps leur dictature ce qui malheureusement ne fait que grossir les rangs des terroristes qui se proclament indûment les défenseurs de l’islam en tuant même des musulmans : les bombes de New-York, Madrid ou Londres ne font pas de distinctions dans la confession des victimes.
On demande trop souvent à des Français de confessions musulmane de condamner les actes commis en dehors de leur pays, la France, par des terroristes au nom de la religion comme s’ils avaient une part de responsabilité ou une forme d’appartenance à ces groupes alors qu’ils sont Français et s’associent aux réactions de nos responsables politiques et de notre gouvernement comme de tous les autres concitoyens de confession différentes ou sans confession. Si le pays de « Musulmanie » n’existe pas, les musulmans ne forment pas non plus une tribu !
Comment favoriser la liberté de critique sans créer de scandales ?
Il existe un gros déséquilibre dans l’information qu’elle soit internationale et nationale sur ceux qui représentent moins de 1% des musulmans mais qui occupent 99% des places dans les médias sur le terrorisme, l’oppression, la dignité de la femme, etc...
Si le rapport était plus équilibré dans l’information naturellement cela permettrait de favoriser l’acceptation de la critique. Le CSA pourrait avoir un rôle à jouer dans ce domaine en veillant à l’équité dans les débats d’opinion où les intellectuels, personnalités ou citoyens musulmans sont rarement représentés. Ce déséquilibre dans les débats crée un état d’esprit victimaire dans la mesure où les critiques contre l’Islam ne sont pas contrebalancées par une image constructive de la majorité des musulmans Français qui vivent leur foi en compatibilité avec la République et la laïcité.
MOURAD GHAZLI
Votre opinion