Parachute doré à 37 millions du patron d'Airbus: le "chagrin" du responsable CGT du groupe
Le patron d'Airbus va quitter l'entreprise européenne, dont le siège est basé aux Pays-Bas, avec une rémunération qui intrigue. Michel Molesin, responsable CGT d’Airbus, n'est "pas étonné", mais reste déçu.
Un parachute doré qui choque. Le président exécutif d'Airbus Tom Enders va toucher une enveloppe globale pouvant atteindre 36,8 millions d'euros à compter de son départ à la retraite le 10 avril, suscitant de nouvelles condamnations sur les rémunérations jugées "excessives" de certains grands patrons.
Dans le détail, Tom Enders pourrait toucher 26,3 millions d'euros, somme provisionnée par l'avionneur européen pour ses années de retraite, des actions gratuites de performance évaluées à 7,3 millions d'euros et 3,2 millions pour une indemnité de non-concurrence d'un an, selon une estimation réalisée par le cabinet d'étude Proxinvest.
"Toujours un peu de chagrin, après on est moyennement étonnés"
Michel Molesin, responsable CGT d’Airbus, était l'invité des Grandes Gueules ce mercredi matin pour évoquer le sujet. Il ne se dit pas surpris de ces montants faramineux même s'il trouve ça ironique au moment où il négocie avec la direction des sommes qui paraissent dérisoires à côté.
"Toujours un peu de chagrin de voir des sommes distribuées comme ça quand on est nous en parallèle dans les négociations salariales avec des montants qui ne sont pas du tout du même niveau. Après on est moyennement étonnés, on est dans une entreprise qui s’est extrêmement financiarisée, et donc les actionnaires remercient M. Henders pour les résultats qu’il leur a apporté à eux."
"En 9 ans le dividende a augmenté de 650%, mais pas nos salaires"
Selon ce responsable CGT, Tom Enders rend donc le groupe dans un bon état global mais qui avec tout de même quelques notes négatives.
"Le groupe marche bien mais il y a du trompe l’oeil là-dedans. Aujourd’hui on travaille essentiellement sur les avions A320, les autres produits sont moins florissants. Il faut savoir que sous sa mandature le budget Recherche et Developpement (R&D) est passé de 7% à 5% du chiffre d’affaires. Les effectifs sont passés de 145.000 à 130.000, le chiffre d’affaires a augmenté mais la masse salariale diminue avec de la précarisation. En 9 ans le dividende a augmenté de 650%, mais pas nos salaires."
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