Paris et Montpellier profitent du froid et du choc…
Le PSG et Montpellier continuent sur leur rythme fou. L’OM et l’OL en se neutralisant laissent filer le duo…
Niveau buts, les matches OM/OL sont toujours garnis. C’est palpitant à suivre, mais alors à comprendre… Comment l’OM a pu mener 2/0 ? Comment a-t-il pu être rejoint à 2/2 avant la pause ? Pendant 36 minutes, on a vu un OM en osmose totale avec ce que veut Deschamps. Une maîtrise de l’espace/temps. Un gros bloc défensif, l’anesthésie du milieu et une efficacité diabolique dans les 30 derniers mètres. L’OL a beau présenter une palette technique bien plus intéressante, ça n’est qu’une idée, une illusion. L’agressivité des Marseillais étouffe le milieu lyonnais. Le duo Kallström/Gonalons est invisible. Un but plein de réussite, un autre plein de talent, l’OM mène et semble avoir effacé l’OL du match. Où sont les vedettes Bastos et Lisandro ? Que fait la tendre charnière centrale, trop facilement bernée par Brandao ? Sur le point de sombrer, l’OL est pourtant d’un coup monté d’un cran. Plus haut et enfin au niveau dans l’agressivité que nécessite un tel match, Lyon va revenir avec la facilité que confère parfois une réussite étonnante. 2/2, 4 buts en 45 minutes et la sensation d’être devant un match pas génial mais fou.
Sur leur lancée, les Lyonnais vont s’installer en patrons du match. Pas assez toutefois pour concrétiser une domination qui manque de tranchant. Garde, qui au contraire de Deschamps dispose d’un banc, met Grenier à la place de Gomis. Fin du 442 avec l’objectif clair de bien contrôler le milieu. Ce 2/2 est-il un résultat acceptable par les deux équipes ? L’intensité en baisse constante semble vouloir répondre oui… Lyon a beau donner l’impression d’être au-dessus, on a le sentiment qu’il ne pousse pas à fond pour aller s’imposer. La crainte du contre ? Probablement. Cet OM hyper réaliste peut inquiéter, c’est vrai. Mais ça joue tout de même « petit bras ». Sans solution sur le banc, Deschamps ne peut que bricoler. Fanni et Traoré qui rentrent, ça ne veut pas forcément dire qu’on va prendre des risques… On peut donc voir 4 buts dans un match et s’ennuyer…
Si on cherche un match pour illustrer l’idée du score qui ne reflète pas la physio d’un match, on pourra cette saison se repasser ce PSG/Evian. Le jugement est sévère ? Un brin exagéré peut-être, mais dire que le PSG s’en tire très bien avec ce succès 3/1 me semble plutôt juste. Ancelotti pouvait faire la tête à la fin du match. Il a constaté comme tout le monde que son équipe n’avait jamais maîtrisé son sujet. Par moment c’était même troublant. Ça sentait à plein nez le parfum de Nancy ou de Lorient. Paradoxalement lors de ces deux défaites Paris s’était même créé plus d’occasions. Une fois de plus, ce sont donc les individualités du club qui ont conduit aux 3 points. Nenê, le meilleur joueur du championnat, Menez ont été une nouvelle fois décisifs. Pendant la première période, surtout, Motta a montré qu’il était de la trempe des très bons milieux européens. Passé ces « bons-points » l’ensemble a été plutôt moyen, voire médiocre par instant. Chamboulé, le milieu fut souvent dépassé et il a fallu un passage opportun au 442 pour que Paris trouve la solution. Le PSG d’Ancelotti n’a pas encore son match référence, et ce à 2 semaines du choc face à Montpellier. Les Héraultais attendent également cet événement. Pour prendre une revanche d’abord, mais aussi pour envoyer un message clair quant à leurs réelles ambitions.
Il y a dans cette équipe une farouche volonté de s’affirmer. Comme si les hommes de Girard doutaient qu’on les prenne au sérieux. Semaine après semaine, l’équipe semble progresser, maîtriser ce qu’elle sait faire de mieux et de moins bien avec assurance. Il devient même de plus en plus clair que faire tomber Montpellier du podium sera très compliqué tant l’équipe apparaît à l’abri d’un faux pas. L’une des meilleures équipes depuis la reprise va néanmoins essayer dès la semaine prochaine. Curieux d’envisager Ajaccio capable de ramener un bon résultat de la Mosson, et pourtant. Les Corses donnés pour morts lors de la première partie de saison n’affichent plus du tout un visage de relégable. Ce qui est notable dans le redressement de ce club, c’est qu’il s’est fait en jouant. Beaucoup d’équipes de bas de tableau pensent surtout à grappiller des points, Pantaloni pense lui à jouer. En début de saison, j’avais signalé des éléments techniques dans cette équipe qui me plaisaient. Je relève avec plaisir la très bonne forme d’Eduardo. Comme Sammaritano, Tibéri, Mostefa, Cavalli, il fait partie de ces joueurs que j’ai beaucoup vus en L2. Tous sont de bons techniciens. Qu’Eduardo reste aussi longtemps dans le noir malgré ses indéniables qualités me semblait incompréhensible. Il a l’air d’avoir, enfin, trouvé un bon environnement. L’affiche Montpellier/Ajaccio de la semaine prochaine n’est peut-être pas très clinquante, elle n’en sera pas moins très intéressante à suivre…
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