Paris et Montpellier s’envolent…
En gagnant contre Dijon et Caen, le PSG et Montpellier ont fait le trou dans la course au podium. Cette J27 aura indiqué que le titre se jouera entre ces deux clubs et que pour la 3e place, la lutte concerne 5 voire 7 clubs…
De passage dans l’After cette semaine, Montaroup nous avait prévenu : « Désormais on boucle tout, notre peau est en jeu alors on va bétonner ». Et à Montpellier, il n’y avait aucune raison qu’on assiste à autre chose qu’une attaque/défense. Montpellier fait tout : domination, contrôle du jeu et du ballon, occasions. Mais le béton de Caen n’est pas fait de pieds carrés. Proment est capable de longues passes, Frau de se caler entre les lignes, Hamouma et Nabab de conclure un contre. Le schéma de la première période est clair : Montpellier se crée un paquet d’occasions. On ne peut pas dire que les coups sont mal joués car Thébaux sort un gros match et les défenseurs sont à « l’arrache » à chaque fois. En contre, en revanche, Caen aurait pu mieux jouer certaines opportunités et ainsi réussir un beau braquage. L’outrageante domination héraultaise va être récompensée dès le début de la seconde période. Et c’est arrivé au moment où on a pu penser que ça sentait la sale soirée à force de tomber sur Thébaux ou sur ses poteaux ! Après le but, le match devient plus simple. Sans être obligé de se livrer avec la crainte du résultat, Montpellier est plus calme, gère mieux les séquences de jeu. La qualité d’ensemble est encore meilleure et Caen n’arrive même plus à exister. En fin de match, les Normands parviennent toutefois à faire reculer leurs adversaires. Les changements de Girard peuvent même être interprétés comme une « reculade » assumée. Avec Stambouli et Camara, on va moins contrôler et on va jouer de façon plus explosive devant. Je n’ai pas été fan de la période qui a suivi la sortie d’Estrada, joueur que j’aime beaucoup. Mais ce que souhaitait Girard est arrivé. Camara en vitesse a marqué le but du confort et Girard a donc eu tout bon. Est-il utile de dire que Giroud a encore été très bon...?
Les grands coachs ont de la chance ou savent la provoquer ou mieux, réduisent l’incertitude. J’ai pas bien compris le coaching d’Ancelotti une fois le PSG à 10, je n’ai pas plus compris comment Tiené peut marquer en position de 9 et encore moins comment Paris peut être aussi fébrile sur coups de pied arrêtés. Mais au final, le PSG a remporté à Dijon le genre de succès qui font les champions. A la dernière minute, Gameiro a donc offert à son club une victoire qui aurait dû se dessiner bien plus tôt. Car, oui le PSG peut marquer à tout moment grâce à ses talentueux joueurs offensifs, mais avait-il besoin de ce miracle ? Sans ce carton rouge de Sissoko, sans cette maîtrise très aléatoire et sans les nombreuses occasions pas converties, le PSG n’aurait pas eu besoin de ce trop plein d’émotions. Paradoxalement pourtant, ce genre de match forge le mental d’un groupe.
L’enseignement de cette J27 aurait pu être l’abandon des prétentions LDC du duo OM/OL. Une bonne partie du scenario s’est écrit en avant-première dès vendredi. Quatre défaites de suite, un jeu toujours aussi pauvre, une bonne tête de victime, juste ce qu’il faut pour se faire taper dans les dernières minutes, l’OM est bel et bien dans une sale période. S’il fallait mettre en avant un joueur, sortir un symbole, Amalfitano serait le bon client. Excellent, au point d’intégrer les Bleus, durant la remontée marseillaise, l’ex-Lorientais passe désormais son temps à s’énerver, à jouer les petites frappes. Il avait mis un peu de temps à se faire au costume marseillais, et là d’un coup, l’habit est de nouveau trop grand. Ça ressemble à la nervosité qui habite Gignac à chaque fois qu’il joue avec l’OM. Mais au-delà d’Amalfitano, c’est toute l’équipe qui est bancale. Collectivement et individuellement. Revenir dans la course au podium est impossible. A moins que devant, on fasse des cadeaux, on lâche du lest. Mais à onze matches du final, un retour olympien tiendrait du miracle.
Sans dire qu’ils sont capables de faire des cadeaux, les Lillois n’ont pas pour autant des têtes de 3e qui respirent la sérénité. L’OL était là, à genoux, blessé, attendant de rejoindre l’OM au fond du trou. L’occasion était belle de faire un trou définitif et pourtant Lille est venu proposer un visage de trouillard. Un peu comme si après avoir vu l’OL dans le caniveau européen mercredi soir, ils s’étaient conditionnés à l’idée que l’OL allait forcément réagir. Une vraie attitude de loser et une première période tellement faible que l’OL a eu l’espace libre pour effectivement réagir. Et même en revenant à 1/2 juste avant la pause, Lille n’a pas su, ensuite, inverser la tendance. Sans caractère (à l’image d’un Balmont étonnamment transparent), faible offensivement (Cole et Roux sont passés à côté), moyen partout, Lille a néanmoins eu plusieurs opportunités de ramener à un point de Gerland. Mais en débutant aussi tard et j’insiste, avec un vrai manque de caractère, le LOSC ne pouvait pas espérer mieux. Ce bilan enlève-t-il quelque chose au succès lyonnais ? Ma réponse est oui. Certains vont féliciter l’OL pour cette victoire, ce retour de l’enfer, cette réaction d’orgueil. Franchement, après être tombé si bas, c’est bien la moindre des choses. J’en ai assez qu’on loue des qualités qui devraient tout de même être normales dans le sport de haut niveau. Ok, la lettre d’Aulas, c’est beau, c’est touchant, mais il faut ça pour que les joueurs d’un tel club se bougent enfin ? Reste que l’OL a gagné et que dans sa série actuelle, c’est un événement. Le 442 semble vraiment mieux convenir à cet effectif, et surtout à sa vedette Lisandro. On aura noté les bons matches des deux jeunes, Grenier et surtout Lacazette (plus à l’aise en pointe que sur un côté). Résultat, l’OL est revenu dans la course et ce à une semaine du derby. Un succès « classique » face à Sainté et la relance serait totale. Et puisque Lille n’a pas su profiter d’un contexte favorable, comme on le disait il y a deux journées, cette course à la 3e place peut donc concerner plusieurs équipes. Reste à savoir si celui qui s’en sortira sera celui qui sera le meilleur, ou comme la saison dernière celui qui sera le moins fébrile ou petit bras. Les points perdus à domicile par le TFC et Rennes indiquent que cette 3e place ressemble à une sacrée petite allumeuse…
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