Paris reste en tête…
Montpellier est donc venu au Parc chercher ce « truc » que souhaitait Girard. Le match nul permet au PSG de rester leader, mais Montpellier peut nourrir pas mal de regrets…
A la pause, le 1/1 est somme toute logique. Et c’est surtout l’égalisation de Montpellier qui apparaît mérité au terme d’une première période que les Héraultais ont souvent mieux géré. Le début de match est d’ailleurs à sens unique. Montpellier joue chez un adversaire qui semble spectateur de son choc. Le milieu de terrain parisien est débordé, trop reculé, coupé des attaquants. Bien soutenu par Sahi et Estrada, Belhanda brille, mais dans ce moment fort, Montpellier ne marque pas le but qui aurait pu faire mal à Paris. Il faut 15/20 minutes au PSG pour enfin rentrer dans le match. Les ballons récupérés sont mieux exploités et le match s’équilibre. L’avantage pris grâce au coup franc d’Alex semble néanmoins un brin usurpé. Belhanda va se charger juste avant la pause de rendre cette première période plus conforme à la réalité. Une période toutefois loin du sommet que l’on était en droit d’espérer.
La seconde période démarre comme la première avec un Montpellier toujours au-dessus. Le PSG est confus, parfois absent. On a même souvent le sentiment qu’en appuyant un peu Montpellier pourrait boucler la rencontre. La crainte d’un contre les contraint peut-être à ne pas trop se livrer. Le match est étrange tant les deux équipes semblent se redouter voire se contenter du nul qui ne changerait rien au classement. Le coaching de Girard confirme cette idée. A 15 minutes de la fin, Ancelotti abandonne son milieu trois et lance Pastore. Un risque pour une équipe qui n’a jamais eu la maîtrise du jeu. Le retour de bâton est terrible car les changements du coach parisien s’avèrent négatifs. La défense centrale parisienne sans cesse bricolée en cours de match prend l’eau et encaisse un but quasi identique à celui de Belhanda. Utaka dans le dos de cette défense marque le but du « truc » de Girard. A 2/1, c’est plié tant le PSG semble incapable de mettre de la folie à défaut de proposer du jeu. Plié à moins que les individualités parisiennes ne viennent une nouvelle fois sauver le PSG. Et c’est Menez qui va éviter le coup de tonnerre de la soirée. Hoarau égalise contre toute attente et permet à Paris de garder sa place en tête. C’est surtout ça que vont retenir les parisiens, car pour le jeu, Ancelotti a encore beaucoup de travail…
Le principal souci de Rudi Garcia après le précieux succès de son équipe à Lorient semblait être la nature du message qu’il voulait faire passer. Certains de ses cadres avaient été touchés par la rocambolesque défaite devant Bordeaux, il tenait à les rassurer. Oui le LOSC est toujours là et oui il faudra compter avec eux jusqu’au bout. Et ce message est à mon sens crédible car Lille ne donne jamais l’impression d’être proche d’une crise de confiance, de jeu. La période est moins bonne ? Lille réagit. Le jeu est moins flamboyant que la saison dernière ? Lille reste dans le coup pour la course au podium. Hazard est bien meilleur depuis quelques matches et derrière, Cetto apparaît, comme prévu, un bon complément pour Chedjou en attendant Basa. Dans le match à Lorient, c’est au milieu que Lille a montré des limites. L’absence de Balmont est toujours préjudiciable. Geye, quant à lui, est irréprochable dans l’engagement, l’implication, mais il est encore tendre dans le jeu vers l’avant. C’est surtout un milieu défensif. Mais même sans éclat, le LOSC a repris des points à l’OM.
Un OM qui a de nouveau souffert contre VA. Diawara disait juste avant le coup d’envoi que la LDC n’était pas dans les têtes. On l’a constaté. Pour expliquer cette contre-performance, j’ai lu que beaucoup avaient d’abord parlé du match face à l’Inter à venir. C’est une tarte à la crème, l’idée reçue du match européen qui occupe les esprits. En l’espèce, c’est faux. Faux, parce que l’OM a fait un bon match. L’état d’esprit était excellent et les occasions sont là pour le prouver. C’est pas le match face à l’Inter qui a envoyé le ballon sur les poteaux non ? Là, où l’OM a peut-être pêché, c’est dans les choix initiaux. Deschamps a opté pour un turn-over. Logique a priori, mais pourquoi ne pas commencer avec une équipe plus forte (je veux dire avec Cheyrou et Brandao notamment), faire la différence et ensuite tourner ? Facile à dire après, c’est vrai. L’autre souci aura été les excès d’individualisme notés en fin de rencontre. Ayew a trop souvent voulu joué les sauveurs ne faisant pas toujours les bons choix. Résultat, sans être rédhibitoire, ce match nul est quand même une sale affaire. Le calendrier ne va, en effet, pas s’alléger et il vaut mieux prendre des points dans ce genre de matches. Cette semaine, l’OM pourrait même constater qu’un tour de plus en LDC est largement à sa portée.
Il y a deux ans, OL/Bordeaux était une affiche des ¼ de LDC. Aujourd’hui, c’est un triste match de L1. Un terrain pourri, un stade pas plein, un Bordeaux qui joue en gris délavé… Et dans une période où on parle d’oseille sans arrêt avec la bave aux lèvres, peut-on dire que si ces deux équipes ont régressé à ce point en moins de deux ans, ce n’est pas faute d’argent mais en raison d’une gestion critiquable ? Lyon qui aligne Dabo, Koné, Umtiti, Fofana et Lacazette (en vedette) au coup d’envoi d’un match important, n’est-ce-pas une preuve suffisante ? Encore décevant, l’OL va finir par payer ses erreurs en ratant le podium. Le recul de Bordeaux ne mérite même pas d’être évoqué tant il est évident. Parlons plutôt du présent et des progrès actuels tout aussi indéniables. Obraniak a apporté la touche technique qui manquait, la charnière à trois a rassuré. Bordeaux est revenu et à l’instar de Saint-Etienne, Rennes, Toulouse n’a pas dit son dernier mot dans ce championnat. Je me demandais récemment quel pouvait être l’objectif de ces équipes dans cette fin de saison. A trop regarder vers le haut, certaines équipes (et moi avec) vont devoir se rendre compte que derrière, l’ambition est revenue…
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