Eric Naulleau: "Parler de l'islamisme sur les plateaux télés, ce n'est pas sans risque"

Invité des "Grandes Gueules" de RMC, le journaliste juge que la pression des réseaux sociaux nuit à la libération d'une certaine parole à la télévision.
À l'heure des émissions de débats télévisés omniprésentes tout comme les éditorialistes, peut-on malgré tout vraiment toujours débattre à la télévision? Oui mais pas sans risque, juge Eric Naulleau, critique littéraire, journaliste et ancien chroniqueur d'"On n'est pas couché". "Les débats télévisés portent à l’outrance en tout cas à la radicalisation des opinions. Mais ce n’est pas le principal danger", juge-t-il ce mardi sur le plateau des "Grandes Gueules".
"Le danger le plus important c’est celui de l’autocensure, tout le monde a reculé d’un pas notamment au sujet de l’Islam et de l’islamisme. Il y a des choses que l’on ose plus dire parce qu’on tient à sa sécurité et sa tranquillité", ajoute l'ancien partenaire à l'écran d'Eric Zemmour.
"L'Islam est compatible avec la République mais est sous la pression des islamistes. Il faut aider les musulmans à se défaire de cette emprise. Pointer l’islamisme chez quelques invités d’émissions télévisées, ce n’est pas sans risque puisqu’on a une sacrée meute qui se met à vous courir aux fesses", ajoute Eric Naulleau.
"Les réseaux sociaux exercent une pression paradoxale"
Faut-il alors s’autocensurer pour éviter le lynchage sur les réseaux sociaux? Non estime l'écrivain: "J’essaie de rester rationnel et de dire ce que je pense sans trahir ma pensée sous prétexte que j’ai des ennuis. Cette pression, il ne faut pas le nier, elle existe". Une pression qui a augmenté à l'ère des réseaux sociaux:
"Ce que je ramasse sur les réseaux sociaux après chaque intervention, ça s’aggrave. Les réseaux sociaux exercent une pression paradoxale. Cela ne concerne pas tant de gens que ça, c’est une extrême minorité mais tout le monde y est très sensible. Les réseaux n’ont fait qu’amplifier la chose. Dans les fourneaux, vous recevez une lettre d’une personne. Sur les réseaux sociaux ça a été multiplié par 1000, 100.000 par un million!"
"Il faut s'abstraire de cette pression mais ce n'est pas facile", conclu-t-il. Une abstraction qui pourrait peut-être se faire en supprimant définitivement tous nos comptes sur les réseaux sociaux.
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