Pas de retour à l'université avant février: "La France est un pays de vieux, gouverné par les vieux, et pour les vieux!"

Le gouvernement n'a pas encore décidé de rouvrir les universités qui sont des grands lieux collectifs. Philippe Malbos, vice-président de l'université de Lyon 1, a affirmé que les étudiants se sentent stigmatisés par cette mesure.

Ils n’ont pratiquement pas eu de cours en présentielle depuis la rentrée, à peine un mois. Les étudiants en université attendent toujours de pouvoir retourner dans les Facs. Mercredi les présidents de 10 universités ont demandé au gouvernement la possibilité d’accueillir les étudiants dès début janvier “avec une jauge de 50%". 

Jeudi lors du détail du plan de déconfinement, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a évoqué jeudi une réouverture "à taux plein début février" des universités en France, les modalités devant être discutées dans les jours à venir entre le Premier ministre et la communauté universitaire.

Pour les présidents d’université, la situation devient de plus en plus incompréhensible. 

“Je rappelle que les lycées accueillent des étudiants en BTS qui ont plus de 18 ans et qui ne sont donc pas dangereux pour la République alors que les autres étudiants sont tous contaminés et sales. On ne sait pas quels sont les critères du gouvernement, on ne sait pas pourquoi eux et pas nous. On nous dit une rentrée début février, mais pourquoi ? Ça ne correspond à aucune date”, indique Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg. 

Un numéro vert pour les jeunes

Il tient à rappeler que lors de la rentrée en septembre, qui a été faite en présentielle, “les jeunes ont été remarquables de discipline parce qu’ils n’avaient aucune envie de retourner derrière un écran dans la solitude d’une chambre d’étudiant”, appuie-t-il. 

Pour Maxime Lledo qui est lui-même étudiant, cette situation montre une chose. 

“La France est un pays de vieux, gouverné par les vieux, et pour les vieux. Lors de son discours, Emmanuel Macron a trouvé le temps de placer que la solitude était difficile pour les personnes en Ehpad, pour les personnes en établissement et celles isolées. À quel moment on va parler des jeunes dans leur appartement, loin de leur famille ? Je pense que le problème des étudiants mérite mieux qu’un numéro vert”, indique-t-il. 

Si la date de février pour la reprise des cours en présentielle et pour l’instant celle donnée par le gouvernement, mardi, Emmanuel Macron avait conditionné ce retour à l’université à une baisse des contaminations quotidienne en dessous dans 5000 cas par jour.