Patrick, militant FN: "Je ne suis pas facho ni raciste, donc je vais suivre Florian Philippot"

Le départ de Florian Philippot divise les militants et électeurs frontistes. Si à Perpignan on se réjouit du départ de l'ex-numéro 2 du parti, à Forbach, on se dit prêts à suivre le leader des Patriotes.
Il n'a pas fallu longtemps au Front national pour se réorganiser après l'annonce du départ de Florian Philippot, jeudi matin, suivi dans la foulée de celui de l'eurodéputée Sophie Montel. C'est David Rachline, l'ex-directeur de campagne pour la présidentielle, qui le remplace à la tête du pôle communication du parti. Pour beaucoup, c'est "bon débarras". Comme à Perpignan, sur les terres du compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, pas le moins virulent contre Florian Philippot.
Pour Ange et Jean-Michel, deux militants frontistes, le départ de l'ancien numéro 2 du FN est une bonne nouvelle: "C'est une bonne chose parce que je pense que c'est lui qui a fait perdre Marine au second tour de la présidentielle. Il est à 80% à l'origine de son échec. Son programme social et économique n'était pas le bon", juge le premier. Quand le second estime qu'il a "affaibli la ligne en faisant bande à part". Ces deux militants attendent maintenant de Marine Le Pen qu'elle se recentre sur quelques thèmes majeurs: "L'immigration, la sécurité", mais aussi "la fiscalité, qui est intolérable". "La seule qui peut maintenir l'unité de notre mouvement et nous porter vers des victoires futures, c'est notre présidente Marine Le Pen", ajoute Xavier Baudry, conseil régional du Front National.
"Marine nous a tous ridiculisés lors du débat"
Un avis que ne partagent pas du tout les militants à Forbach, en Lorraine. Dans ce bastion de Florian Philippot, on est soulagé de cette rupture avec le Front National. Ici, on est fidèle à celui qui vient de quitter le parti, sous pression et sanctionné pour avoir refusé de mettre un terme au "conflit d'intérêts" pointé du doigt par la présidente entre ses fonctions au FN et son rôle à la tête de son association Les Patriotes, lancée mi-mai. "Terminé, je vais chez Florian, je vais chez les Patriotes", entend-on lors d'une réunion entre militants à laquelle a assisté RMC. "Je pense que Marine nous a tous ridiculisés le soir du débat de l'entre-deux tours. J'ai décidé de suivre Florian Philippot", enchaîne une militante.