"Il faut être moins dépendants du reste du monde": ce que révèle l'épidémie de coronavirus pour l'industrie française

Ces masques sont en effet devenus le symbole de la dépendance française envers l'étranger. La France vient d'en commander un milliard à la Chine. Le gouvernement souhaite accélérer la production de ces masques sur notre sol, en mobilisant nos industries nationales.
La prise de conscience? Le président de la République Emmanuel Macron, en visite mardi dans une usine de fabrication de masques dans le Maine-et-Loire, a déclaré vouloir atteindre d'ici la fin de l'année une "indépendance pleine et entière" dans la fabrication de masques, alors que la France a dû passer commande d'un milliard de masques, principalement à la Chine.
"Notre priorité, aujourd'hui, est de produire davantage en France et davantage en Europe", a déclaré le chef de l'Etat appelant à rebâtir la "souveraineté nationale et européenne". Et à travers l'exemple des masques, le chef de l'Etat a montré qu'il voulait s'affranchir de la dépendance de la France envers le reste du monde. Une réponse d'Emmanuel Macron, critiqué pour le manque de protections auquel est confronté le pays, où la barre des 3.000 décès liés au coronavirus a été franchie.
D'ici à la fin de l'année, le gouvernement souhaite ainsi que tous nos masques chirurgicaux soient produits sur le sol français. L’objectif, ne plus dépendre des importations chinoises... dont le gouvernement vient de commander un milliard. Après une première livraison lundi de 8,5 millions, une seconde cargaison de 12 millions de masques est attendue mercredi via un "pont aérien" organisé avec la Chine. En cause: la production "faible" de seulement 6 à 8 millions de masques par semaine en France.
Et pour parvenir à cette indépendance, les quatre entreprises françaises qui fabriquent ces masques vont tripler leur production d'ici au milieu du mois d'avril.
Vers plus de souveraineté ?
"Cette pandémie confirme que sur des secteurs-clés, comme la Santé, il faut être moins dépendants du reste du monde", indique l'entourage d'Emmanuel Macron. Une petite musique qui n'est pas nouvelle. Fin 2019 déjà, le chef de l'Etat appelait l'Europe à plus... de souveraineté. La crise actuelle pourrait tout simplement accélérer la machine.
Comment précisément et dans quels secteurs ? “Trop tôt pour en parler” indique l'Elysée. “Il faudra le bon équilibre”, prévient un député marcheur qui appelle à "protéger notre industrie sans transformer l'Europe en zone fortifiée".
Outre la production de masques (FFP2, chirurgicaux et autres types vu que 85 prototypes ont été homologués), un consortium d'industriels s'est créé avec l'objectif de fabriquer d'ici mi-mai 10.000 respirateurs. Dans des hôpitaux saturés, avec plus de 5.000 malades en réanimation et plus de 3.000 décès en milieu hospitalier, les soignants - en première ligne - ne cessent de déplorer le manque de protections. Les besoins en masques sont évalués par l'Elysée à 40 millions par semaine pour le personnel soignant et les Ehpad.
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