People du 11/05 : Catherine Clément
Catherine Clément est philosophe et écrivaine.
Née dans une famille mi-catholique, mi-juive, Catherine Clément passe une grande partie de son enfance sur les bords de la Loire avec sa grand-mère chrétienne, ce qu'elle raconte dans Maison mère (éditions Nil, 2006).
La guerre l’a privée de ses grands-parents juifs, dénoncés, déportés et morts à Auschwitz en mai 1944.
Elle intègre l'École normale supérieure de jeunes filles (ENSJF) en 1959, école dite de Sèvres, mais installée boulevard Jourdan à Paris.
Agrégée de philosophie à l’âge de 22 ans, la sévrienne devient ensuite l’assistante de Vladimir Jankélévitch à la Sorbonne à 24 ans : au grade d'assistant, qui n'existe plus, les jeunes enseignants dirigeaient les travaux pratiques.
Sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss, qui l’invite à décrypter un mythe africain devant son séminaire en 1962, l’influence de manière décisive.
Elle lui consacre d’ailleurs son premier essai, publié en 1970, et l'un de ses derniers, le Que sais-je ? sur Claude Lévi-Strauss, paru en 2002.
A partir de 1959, elle suit le séminaire de Jacques Lacan, d'abord à l'hôpital Sainte-Anne, puis à l'École Normale Supérieure et à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et ce jusqu'à la fin.
Membre de l'École freudienne à titre « profane », elle n'a jamais été psychanalyste.
Détachée au CNRS, elle prépare une thèse sur Le Paradis perdu, qu'elle termine, mais que l'état de santé de Vladimir Jankélévitch, à la fin de sa vie, ne lui permet pas de soutenir.
Parallèlement, elle participe entre autres à des documentaires de télévision à l'ORTF, aux côtés de Josée Dayan et Charles Brabant.
Depuis 2002, elle prépare et dirige l'Université populaire du quai Branly, qui se déroule dans le théâtre Claude Lévi-Strauss, au sein même du musée du quai Branly.
Elle produit depuis 2009 une émission sur France Culture chaque mercredi à 21 heures intitulée Cultures de soi, cultures des autres.
Catherine Clément est commandeur de l'Ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d'honneur.
Elle est la sœur de Jérôme Clément, également auteur, et vice-président d’Arte.
"La Reine des cipayes" ( éd: Seuil avril 2012)
Présentation de l'éditeur
Elle mourut à cheval habillée en garçon, les rênes entre les dents, une épée dans chaque main et ses perles au cou, tuée d'une balle dans le dos.
Ses ennemis les Anglais l'appelaient Jézabel, ou Jeanne d'Arc, comme la sorcière française, et ces événements se passaient dans le ventre de l'Inde, en plein dix-neuvième siècle, lorsque les " negros " indigènes, les peaux sombres, les fameux " cipayes ", firent la guerre à leurs maîtres blancs. On les appelait alors " John Company ", surnom de la Compagnie des Indes orientales, forte de 250 000 soldats indiens.
Trop d'humiliations, trop de rajas détrônés, trop d'exploitation, de brimades, toujours pour le commerce... Un jour, tout explosa. L'insurrection naquit, irrésistible.
Elle trouva ses chefs, et parmi eux, cette femme. Jeune veuve de trente ans, combattante émérite, elle fut le seul chef de guerre à mourir au combat.
Ensuite, tout s'arrêta. La guerre d'indépendance avait duré deux ans, deux terribles années de victoires, de massacres.
Quand sa guerrière mourut, l'Inde cessa d'être libre. Manu, dite " la Chérie ", était reine de Jhansi et, encore aujourd'hui, les petits Indiens apprennent à l'école la chanson qui célèbre sa gloire.
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