Places en crèche: les communes bientôt "obligées" de trouver une place pour tous les enfants?

Vers un droit opposable à l’accueil en crèche? L’idée fait son chemin dans le cadre du plan anti-pauvreté qu’Emmanuel Macron doit présenter d’ici le mois de juillet. Cela prendrait la forme d’un bonus-malus.
Une forme d’incitation, comme pour le logement social. Dans le cadre du plan anti-pauvreté qu’Emmanuel Macron doit présenter d’ici le mois prochain, l'idée d'un "droit opposable" à l'accueil en crèche fait son chemin.
En clair: obliger les communes à construire des places de crèches en fonction du nombre d’habitants et d’y accueillir une certaine proportion d’enfants issus de familles défavorisées.
Pourtant, en théorie, c’est déjà le cas sur le papier. Mais jusqu’ici la loi n’est pas contraignante pour les communes. Et résultat, très peu de places de crèches sont créées en France. A peine 150.000 entre 2015 et 2017. Pendant ce temps-là, 400.000 ont vu le jour en Allemagne!
Pourquoi cela fonctionne-t-il mieux en Allemagne ?
En France, moins de 20% des enfants de moins de 3 ans ont une place en crèche. C’est plus de 27% en Allemagne. Nos voisins ont justement instauré un droit opposable à l’accueil des moins de 3 ans.
C’est d'ailleurs une obligation depuis 2008: les communes ont le devoir de trouver une place d’accueil, soit en crèche, soit auprès d’une assistante maternelle agréée. Dès la première année, le taux d’accueil avait bondi de 10%. Et les places supplémentaires se sont créées très vite.
Seul bémol, les efforts des communes se sont avant tout portés sur les quartiers les plus favorisés. Voilà pourquoi Emmanuel Macron réfléchit aussi à une forme de bonus-malus. Les communes seraient donc incitées financièrement à créer des places dans les quartiers plus pauvres ou bien à accueillir des enfants issus des familles les plus pauvres dans les crèches qui existent déjà.