Plantu: "On va continuer, nous dessinateurs, à faire notre travail"

Invité ce vendredi de Jean-Jacques Bourdin, 48 heures après l'attentat contre Charlie Hebdo, le dessinateur Plantu a regretté le manque d'audace de certains journaux et magazines en matière de dessins et de caricatures.
Malgré l'horreur de l'attentat contre Charlie Hebdo, les dessinateurs de presse ne vont pas rendre les armes. Leur crayon restera toujours aussi aiguisé. C'est ce qu'a martelé Plantu, ce vendredi chez Jean-Jacques Bourdin. "On va continuer, nous dessinateurs, à faire notre travail. Notre boulot de dessinateur, c'est de continuer à témoigner", a insisté le dessinateur du Monde et de l'Express.
En plus de son travail pour ces journaux, Plantu parcourt la France à la rencontre notamment des jeunes, pour promouvoir le dessin et la caricature. "Nous (dessinateurs) parlons avec des jeunes pour leur apprendre à s'exprimer et à faire jaillir une idée avec un crayon", a-t-il raconté.
"Il y a des rédacteurs en chef et des directeurs qui pétochent"
Avec les morts de Charb, Cabu, Wolinsky, Tignous et Honoré, cinq des plus grands dessinateurs français, les messages de soutien à la "profession" affluent. Mais Plantu a un regret : "Tout le monde a envie d'inviter les dessinateurs à s'exprimer, mais il faut le faire aussi en temps de paix, - nous sommes en temps de guerre -. Les dessinateurs font partie des journaux, encore faut-il qu'il y ait des rédacteurs en chef et des directeurs qui protègent les dessinateurs et qui aient le courage de dire, 'oui ce dessin est violent, ou un peu déjanté, mais on va quand même le publier'". Il souligne: "Parfois, en France et en Europe - ce n'est pas mon cas au Monde et à l'Express-, il y a des rédacteurs en chef et des directeurs (de journaux) qui pétochent (qui ont peur, NDR) et qui n'osent pas utiliser des dessinateurs".