Point de deal devant une antenne du ministère de la Justice: "On vient au travail avec un stress"

À Marseille, les employés d'un foyer du ministère de la justice de la Protection judiciaire de la jeunesse, ont voté un droit de retrait, protestant contre leurs conditions de travail. Un point de deal a ouvert juste devant leur bâtiment, et les dealers en profitent pour tenter de recruter les mineurs du foyer.
Un culot ou un sentiment d'impunité hors du commun. Depuis cinq mois, dans le quartier des Chutes-Lavie à Marseille, à quelques mètres des bâtiments des foyers du ministère de la justice, un point de vente de drogue s’est installé, tenu par des dealers qui terrorisent les agents sur place.
Près de 80 éducateurs et autres intervenants y travaillent chaque jour auprès de 300 mineurs, souvent auteurs d’acte de délinquance. Nombre d'entre eux ont justement connu le trafic de stupéfiants.
Les 80 agents de la PJJ des Chutes-Lavie dans le 13e arrondissement ont fait grève mardi, et voté un droit de retrait.
"Une de nos missions c’est de prévenir la délinquance"
Installé depuis environ 6 mois, le point de vente de drogue se situe dans l’allée qui mène aux bâtiments de la Protection judiciaire de la jeunesse… Pour cet éducateur qui a souhaité gardé l’anonymat, ce n’est plus supportable: "Un agent pris a été pris à parti, on lui a demandé ce qu’il faisait là en le menaçant. Un autre agent qui quittait son travail a été poursuivi par plusieurs personnes", explique-t-il.
"Une de nos missions c’est de prévenir la délinquance, et d’un autre coté on laisse un réseau s’installer au sein même du ministère. On ne peut pas tenir un discours en disant qu’il ne faut pas que c’est interdit de fumer du shit ou d’en avoir et quand ils sortent, il y a un point de vente", déplore Isabelle Audureau, déléguée CGT à la PJJ
Malgré l’annonce par leur direction de mesures de sécurité comme l’embauche de deux gardiens, les agents de la Protection judiciaire de la Jeunesse ont voté hier un droit de retrait jusqu’à nouvel ordre.
Votre opinion