Police: la clé d'"étranglement" finalement maintenue jusqu'à son remplacement par une autre technique

La technique controversée, dont l'abandon annoncé par Christophe Castaner a suscité la colère des policiers, "continuera d'être mise en oeuvre" jusqu'à ce qu'un nouveau mode d'interpellation soit défini, a indiqué lundi le chef de la police nationale.
Rétropédalage. La technique controversée dite de "l'étranglement", dont l'abandon annoncé par Christophe Castaner a suscité la colère des policiers, "continuera d'être mise en oeuvre" jusqu'à ce qu'un nouveau mode d'interpellation soit défini, a indiqué lundi le chef de la police nationale.
Cette technique, controversée, permet de maintenir au sol une personne qui résiste physiquement à l'interpellation. Lundi dernier, Christophe Castaner annonçait aux policiers qu'ils ne pouvaient plus pratiquer des interpellations de la sorte.
Face à la grogne des policiers, qui s'étaient sentis "abandonnés" par leur ministre, le gouvernement botte finalement en touche et s'adjuge une pause. Les forces de l'ordre revendiquent cette technique qu'ils jugent nécessaire face à un individu qui résiste. La maintenir, pour le moment, relève du bon sens pour Yves Lefevre secrétaire général Unité SGP Police FO:
"C'est une excellente chose. Nous avons réussi à faire faire ce rétropédalage à Christophe Castaner. Nous ne voulons pas que la clé d'étranglement reste ad vitam eternam le seul moyen pour neutraliser un individu récalcitrant, mais en attendant qu'on nous enseigne autre chose, il était nécéssaire qu'on maintienne cette méthode" plaide-t-il sur RMC.
"Dans l'attente de la définition d'un nouveau cadre et dans la mesure où les circonstances l'exigent, la technique dite de l'étranglement continuera d'être mise en oeuvre avec mesure et discernement et sera remplacée au fur et à mesure de la formation individuelle dispensée", écrit le directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux, dans une note de service. Le patron de la police nationale précise qu'un groupe de travail sera installé mercredi "pour définir une technique de substitution". Il devra rendre ses conclusions "avant le 1er septembre".
Anne-Sophie Simpère, chargée de plaidoyer "Libertés" pour Amnesty International, s'interroge sur la composition de ce groupe. "On appelle le ministère de l'Intérieur à être beaucoup plus ouvert sur le sujet des violences policières. Il faudrait qu'il y ait un travail avec les institutions, les ONG de droits de défenses des Droits humains, avec les populations concernées. Il faut avoir une réflexion plus large sur le rôle de la police" plaide-t-elle.
Dans un tract, le syndicat Alliance dit lui "prendre acte de cette première avancée mais reste mobilisé dans l'attente de l'audience auprès du président de la République".
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