Polyamour

Polyamour : Existe-t-il vraiment ou est-ce une manière déguisée de s’autoriser à être infidèle ?
Brigitte Lahaie : Mais d’abord on va ouvrir la boîte à question Françoise Simpère, alors le polyamour, aime-t-on vraiment lorsque l’on est polyamoureux ou est-ce une manière déguiser de s’autoriser à être infidèle ?
Françoise Simpère : Alors je ne crois pas du tout que polyamour soit une manière déguisée parce que les gens qui ont envie d’être infidèles, sont infidèles et le polyamour ça demande tellement de travaille sur soit pour comprendre ce qu’il se passe, pour assumer plusieurs relations. Il y a même maintenant des choses beaucoup plus, j’allais dire de plus institutionnalisés, de polyfamilles , il y a tout un groupe qui s’appelle polyfamille qui essaye de faire reconnaitre par la loi le fait qu’on puisse avoir deux amoureux et des enfants des deux puisque actuellement la bigamie est interdit en France. Donc ce sont des gens qui simplement disent…
B.L : Donc là il y a une maturité affective qui exclut si je puis dire l’exclusivité…
F.S : Voilà il y a une maturité affective qui fait que l’on n’est pas jaloux. On n’est pas jaloux de l’exclusivité sexuelle par contre on sait que ce n’est pas facile, donc les rencontres qu’il y a entre les polyamoureux il y en a maintenant un peu partout en province. Alors sur le site polyamourinfo je m’aperçois quand j’y vais qu’il y a des rencontres vraiment partout y compris dans des tout petits villages. Ce n’est pas un phénomène urbain c’est vraiment dans toute la France et les gens viennent pour expliquer que voilà ils ont bien compris, ça commence souvent c’est intéressant par ma femme, j’ai appris que ma femme avait un amant et elle me dit qu’elle m’aime toujours et je veux la croire comment on pourrait réussir à vivre ça d’une manière harmonieuse alors qu’avant il aurait revolvérisé sa femme ou ça se serait terminé par un divorce donc déjà je trouve que c’est une façon beaucoup plus mature de voir les choses et ensuite il essaye de comprendre ce qu’il s’est passé le pourquoi et est-ce que c’est possible à vivre, il y en a qui y arrive et d’autre qui n’y arrive pas j’veux dire le polyamour n’est pas pour tout le monde, ce n’est pas remplacé un modèle par un autre. Mais ça demande beaucoup….
B.L : Mais ce qui est peut être important je pense et c’est ce que se demande beaucoup de gens qui sont en train de nous écouter Françoise Simpère. Dans le polyamour on a choisi de vivre une vie avec quelqu’un et on s’y tient quoi qu’il arrive. Est-ce que les polyamoureux au fond ne se séparent pas même si ils ont des amours parallèles.
F.S : Alors ils peuvent, je pense que les polyamoureux peuvent arriver à se séparer mais la grande différence par rapport à un couple classique, c’est qu’un couple classique quand il apprend qu’il y a adultère souvent ça se termine par une procédure de divorce, une séparation un clash. Là ils essayent de voir, ils prennent leur temps, je pense que cette notion de temps est importante. Savoir ce qui c’est passé, le pourquoi, communiquer alors parfois c’est douloureux.
B.L : Et qu’est-ce qu’on en fait donc.
F.S : Et qu’est-ce qu’on en fait est ce qu’on va pouvoir continué comme ça. Et notamment bah il y a le cas d’une jeune au départ c’était dramatique son mari avait eu une histoire en plus d’une femme qui attendait un enfant de lui. Elle n’avait pas d’histoire et puis finalement elle a réussi à comprendre ce qui c’était passé, son mari lui dit je t’aime toujours. Ça fait un an et demi qu’ils sont là-dedans et elle ça y est, elle vient de rencontrer quelqu’un et elle s’aperçoit que pour son mari c’est difficile. Mais au lieu de se dire bien fait pour toi tu m’as fait souffrir, elle dit maintenant il comprend ce que moi j’ai souffert l’an dernier alors on en parle beaucoup. Et je crois que le maitre mot chez les polyamoureux c’est communication, il n’arrête pas d’étudier, d’analyser leur relation et c’est difficile et ça prend du temps. Alors c’est vrai moi c’est pas du tout des choses que recommanderait à des gens qui sont pas prêt à prendre ce temps mais si tous les couples monogames communiquaient autant que les couples polyamoureux je pense qu’il y aurait beaucoup moins de divorce.
B.L : Et moins de thérapeutes.
F.S : Oui et moins de thérapeutes tout à fait.