Portiques de sécurité dans les gares: "Une mesure qui relève de la communication"

TEMOIGNAGES - La SNCF a annoncé mercredi que des portiques de sécurité étaient en cours d'installation à Lille et à Paris sur les lignes internationales Thalys, qui relient notamment la France à la Belgique et aux Pays-Bas, en vue d'une mise en service le 20 décembre. Une mise en place qui divise les usagers interrogés par RMC.
Des portiques de sécurité pour prendre le Thalys. Six portiques sont en cours d'installation depuis mercredi à Lille et à la gare du Nord de Paris sur les lignes qui relient notamment la France à la Belgique et aux Pays-Bas. Ils entreront en service dimanche 20 décembre. Une installation en réponse aux attentats du 13 novembre et à l'attaque ratée, fin août, dans un train Thalys Amsterdam-Paris. Mais qu'en pensent les usagers? "Moi j'arrive cinq minutes en avance et ça me va très bien, estime Franck qui arrive à la gare en courant de peur de rater son train. Si c'est comme pour les aéroports c'est un peu embêtant car cela va prendre du temps".
"Ce qui prime, c'est la sécurité"
Mais la plupart des passagers sont prêts à arriver une demi-heure plus tôt s'il le faut. "On ne se sent pas en sécurité. Donc si des mesures peuvent être prises pour rassurer un peu plus les gens, ce serait une bonne chose", assure Patrick, qui se rend régulièrement à Bruxelles pour le travail. "Mais effectivement il y a un prix à payer: arriver plus tôt pour prendre son train. Mais je suis prêt à faire ce sacrifice pour me sentir plus en sécurité, poursuit-il. Car pour l'instant je pense que ce qui prime c'est la sécurité des gens. Le reste, on fera avec".
Jean, lui, travaille justement dans la sécurité et il ne croit pas que le dispositif sera très efficace. "Ce seront des contrôles très limités parce que si vous fouillez les bagages dans une gare vous y restez une semaine avant de prendre votre train", assure-t-il. Des contrôles d'autant plus limités qu'ils ne concerneront que les passagers du Thalys, rappelle Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports.
"Impossible à généraliser"
"Il est impossible de généraliser la pose de portiques car il faut non seulement ides portiques mais il faut également des policiers ou des agents de sécurité, souligne-t-il. Dans la mesure où il y a 400 à 500 gares en banlieue parisienne, plus toutes les gares de France et de Navarre. Cela veut donc dire des milliers et de milliers de portiques mais aussi des milliers et des milliers d'agents de sécurité. C'est donc tout à fait hors de portée et irréalisable".
Et d'ajouter: "Cette mesure est utile pour les passagers du Thalys mais c'est surtout une mesure qui relève de la communication car elle ne règle en rien le problème de la sécurité dans les transports en commun". A noter que pour l'instant la SNCF n'a pas souhaité préciser les conséquences financières de la mise en place de ce dispositif.