Pourquoi les soignants retournent dans la rue ce mardi

Les soignants sont dans la rue ce mardi et réclament une nouvelle fois des moyens pour l'hôpital public et une revalorisation de leurs salaires.
Journée d'action nationale des personnels soignants ce mardi. Des manifestations sont prévues dans toute la France, à l'appel des syndicats (FO, SUD, UNSA, CGT, et des collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences), pour demander plus de moyens pour l'hôpital et les soignants.
Le "Ségur de la santé" entre dans sa dernière ligne droite jusqu'à vendredi alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran, a mis sur la table une enveloppe de 6 milliards d'euros pour augmenter la rémunération des personnels hospitaliers non-médicaux, une somme qui inclut une hausse générale des salaires dans la fonction publique hospitalière, une refonte des primes, ainsi que des hausses ciblées sur certaines professions, qui pourraient être étendues aux établissements privés.
"Même avec cette revalorisation on ne sera payés au Smic horaire"
Cette enveloppe est jugée insuffisante par les organisations syndicales: la CGT réclame un plan à 57 milliards d'euros. Ces premières annonces sont décevantes pour Nawel Adwiri, vice-présidente de l'intersyndicale des internes.
"C'est au final une centaine d'euros mensuels en brut, c'est ridicule, c'est pas du tout à la hauteur de ce qu'on a demandé par rapport au efforts et aux heures passées à l'hôpital. Même avec cette revalorisation on ne sera payés au Smic horaire."
Une nouvelle réunion consacrée aux carrières et rémunérations est prévue demain mercredi au ministère de la Santé. Cette rencontre devrait se tenir en présence du ministre de la Santé Olivier Véran, selon plusieurs syndicats, qui espèrent y obtenir des précisions d’ordre budgétaire.
Vendredi, un projet de protocole d’accord a été remis aux syndicats, prévoyant "une revalorisation socle à compter du 1er juillet", via une "bonification indiciaire" pour l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière, hormis les médecins qui font l’objet d’une négociation parallèle.
"Après cette crise, l'hôpital public reste dans un état déplorable"
Mais aucune enveloppe n’a été mise sur la table par l’exécutif, au grand dam des syndicats mobilisés dans le cadre du "Ségur de la santé", qui réclament depuis plusieurs semaines un chiffrage des mesures salariales promises par le gouvernement.
Magali, 28 ans, est interne en médecine. Pendant toute la crise sanitaire, elle était en service de réanimation en région parisienne. Elle souligne aujourd'hui l'importance d'un hôpital public fort et attractif.
"Il y a une fuite massive des personnels paramédicaux qui s'en vont de l'hôpital. Après cette crise, l'hôpital public reste dans un état déplorable, à la dérive."
Les annonces définitives du gouvernement sont attendues la semaine prochaine.
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