Poutine à Sarkozy: "Ou tu arrêtes de tenir ce discours, et je peux te faire le roi d'Europe, ou je t'écrase"

Dans Le Mystère Poutine, un documentaire diffusé jeudi soir sur France 2, le journaliste Nicolas Hénin revient sur le G8 de 2007 où Nicolas Sarkozy avait semblé ivre devant les journalistes. Ce vendredi, sur RMC, le journaliste livre, dix ans après, une tout autre version de l'histoire.
Le 7 juin 2007, nouvellement élu président de la République, Nicolas Sarkozy part assister au G8 en Allemagne. A cette occasion, il rencontre en tête-à-tête Vladimir Poutine avant de donner une conférence de presse où son attitude étonne. Dès le lendemain, la télévision belge en diffuse les images et avance que le chef d'Etat aurait été ivre pendant celle-ci. Or, c'est une tout autre version de l'histoire que livre le journaliste Nicolas Hénin près de 10 ans après les faits.
"A ce moment-là, Nicolas Sarkozy est très content de faire partie de la cour des grands, d'avoir des relations de chef d'Etat à chef d'Etat avec Vladimir Poutine, raconte le journaliste indépendant ce vendredi sur RMC. Il est extrêmement sûr de lui. Il se dit 'On va pouvoir parler entre égaux, et entre ego. Moi aussi je suis maintenant l'un des grands. Je vais tourner la page Chirac'. Alors que Chirac ne parlait pas des sujets qui fâchent, Nicolas Sarkozy se dit qu'il va pouvoir parler des centaines de milliers morts en Tchétchénie. Et il le dit à Poutine".
"Une tirade d'une violence extrême, ponctuée de grossièretés"
"Poutine ne réagit pas, reste impassible, poursuit Nicolas Hénin. Puis, il marque un silence et finit par une tirade d'une violence extrême, ponctuée de grossièretés d'ailleurs. Il lui dit 'Tu vois ton pays est petit comme ça et le mien est grand comme ça. Alors, maintenant, c'est ton choix ou tu arrêtes de tenir ce discours et je peux te faire le roi d'Europe. Mais si tu continues, je t'écrase'."
Comment Nicolas Hénin est-il au courant de la teneur des propos entre les deux présidents? "J'ai eu un témoignage que je juge suffisamment crédible et par ailleurs il y a les faits, explique-t-il dans Bourdin Direct. On voit dans le comportement, dans le positionnement public de Nicolas Sarkozy, surnommé quand même à l'époque 'Nicolas Sarkozy l'Américain', qu'il y a un changement du tout au tout avec une 'Poutinophilie' affichée dans la foulée de cet évènement". Et Nicolas Hénin de rappeler que "ni Poutine ni Sarkozy n'étant de gros buveurs", le président français ne pouvait donc pas être ivre comme cela avait été avancé à l'époque.
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