"On a épuisé toutes nos ressources et toutes nos économies": la situation sanitaire plonge les jeunes dans la pauvreté

En raison de la crise sanitaire, les jeunes sont de plus en plus précaires. Selon un sondage, 20% d’entre eux ont des difficultés à payer leur loyer. Les demandes d’aides alimentaires augmentent également.
La situation sanitaire plonge les jeunes dans la pauvreté. Selon un sondage mené par Ispsos à la demande de la Fondation Abbé Pierre, ils ont été plus de 20 % à éprouver des difficultés à payer leur loyer et 12 % à voir leurs conditions de logement se dégrader (contre 7 % en moyenne). Les jeunes rencontrent également des difficultés pour se nourrir. Rudement confrontés à la précarité, 20 % d’entre eux ont sollicité l’aide alimentaire et pour les trois quarts c’est la première fois.
L’aide alimentaire est devenue primordiale pour certains. Des épiceries solidaires font le plein et voit arriver des étudiants qui sollicitent de l'aide pour la première fois. L'association générale des étudiants de Paris (AGEP) a ainsi mis en place une épicerie solidaire, dans le 13e arrondissement de la capitale, et propose des produits à -90% du prix réel.
"J’arrive à peine à payer le loyer et les factures"
"Je ne pensais pas que la crise du Covid allait prendre cette ampleur. Je croyais que c’était une question de deux ou trois mois et que ça allait s’arranger, mais en fait non. Ça s’est vraiment accentué", se désole Thanina, 25 ans, qui fait des études dans le bâtiment. Il y a quelques semaines, elle a fait une demande d'aide pour la première fois de sa vie.
Elle ne fait donc plus ses courses en grande surface, mais dans cette épicerie solidaire: "Depuis le premier confinement, je ne travaille plus. J’arrive à peine à payer le loyer et les factures. On a épuisé toutes nos ressources et nos économies", confie-t-elle à RMC.
Des risques de s'enfermer socialement
"La fréquentation est en train de tripler. Il y a de plus en plus de demandes et de plus en plus de jeunes en situation de précarité. On a des étudiants en licence, en master, à la fac ou en école privée. Il y a de tout", constate Dana, qui assure des permanences dans cette épicerie.
"C’est important de maintenir un lien avec eux. Ils ne doivent pas sortir beaucoup, ni rencontrer beaucoup de monde", poursuit-elle. Un espace d'échanges est également mis en place dans l’épicerie. Car beaucoup d'étudiants qui font une première demande d'aide ont souvent du mal à en parler et peuvent s'enfermer socialement.
Selon l’étude de l’Ipsos, durant le confinement, 58 % des étudiants qui exerçaient une activité ont arrêté (36 %), ont réduit ou changé leur activité rémunérée. Parmi les étudiants pour qui cette activité a été interrompue, seuls 27 % ont bénéficié du dispositif de chômage partiel.
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