Première greffe d'utérus en France: "C’est un grand motif d'espoir"

La jeune femme a reçu un don d'organe de sa propre mère. Elle devrait ainsi pouvoir porter son enfant dans les mois à venir.
C’est une première en France. Une femme de 34 ans s’est fait greffer un utérus à l’hôpital Foch de Suresnes dans les Hauts-de-Seine. L'opération, menée par l'équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, a eu lieu le 31 mars dernier.
La jeune femme était atteinte du syndrome de Rokitansky qui touche une femme sur 4500 à la naissance. Elle a reçu un don d’organe de sa mère. Une greffe qui devrait lui permettre de tomber enceinte. La donneuse âgée de 57 ans et sa fille vont bien, selon le chirurgien qui l'a opéré. D'après l'hôpital, le transfert d'embryons préalablement congelés sur la patiente transplantée "pourrait se faire dans 10 mois".
Une greffe qui ouvre donc un espoir de maternité pour toutes les femmes privées d'utérus. Aurore, née sans utérus, se met à rêver après l'annonce de cette greffe, elle qui croyait ne jamais devenir maman.
"D’apprendre ça, je me dis que peut-être moi aussi un jour, je pourrai avoir un ventre rond, passer à la maternité", imagine la jeune femme. À 29 ans, et en couple depuis trois ans, cette restauratrice vivait très mal son infertilité.
"Ça peut être une renaissance"
"Oui, c’est une revanche. Au niveau des amies qui tombent enceinte, des sœurs des belles-sœurs, et moi, je ne peux pas alors que j’ai envie. Avec une greffe d’utérus ça sera notre enfant, c’est magique", confie-t-elle.
Cette première médicale en France est une victoire pour toutes ces femmes privées d'utérus, Amélie Victor, est la présidente de l'association Syndrome de Rokitansky qui milite pour l'implantation de ces greffes dans l'hexagone.
"Ça fait une vingtaine d’années qu’on se bat pour ça. Ça peut être une renaissance parce qu’on a toujours dit ‘faites le deuil de la maternité, vous ne pourrez jamais porter votre enfant’. Et là ça veut dire que oui, on pourra porter notre enfant donc c’est un grand motif d'espoir pour la jeunesse d’aujourd’hui et les femmes d’aujourd’hui", explique-t-elle.
Depuis 2014, 15 enfants sont nés grâce à des greffes d'utérus.
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