Préservatif

Comment bien mettre un préservatif?
Brigitte Lahaie : Et tout de suite nous ouvrons cette boîte à questions, Sylvain Mimoun comment bien mettre un préservatif ?
Sylvain Mimoun: Alors ça s’apprivoise en fait un préservatif, l’idée de base c’est de ne pas commencer la première fois avec quelqu’un n’ayant jamais vu un préservatif de sa vie, parce qu’on saura jamais comment… ce qu’il faut pré ouvrir, comment déchirer la petite pochette, comment ne pas déchirer le préservatif, comment dérouler dans quel sens etc.
B.L : Donc c’est un petit entraînement au préalable.
S.M : Et moi ce que je dis aux patients et aux patientes, entraînez-vous chez vous avec 3 préservatifs et la 3ème fois vous saurez le faire, ça c’est la première chose.
B.L : Et surtout qu’on peut réutiliser le préservatifs quand on s’entraîne, on est pas obligé de prendre un préservatif neuf à chaque fois.
S.M : Ah oui oui exactement. Ça c’est la première chose, la deuxième chose c’est que souvent quand un homme n’utilise pas un préservatif c’est que il a peur de perdre l’érection parce qu’il est tellement omnibulé par cette histoire de préservatif, est ce que je vais le mettre, est ce que je vais sentir, que finalement il se déconcentre et ça lui parasite la tête et il n’a plus de réactions positives par rapport à l’érection. D’où l’intérêt qu’il y ait le moins de temps possible entre le moment où on veut mettre le préservatif et le moment où on le met. C’est-à-dire que si, pour caricaturer un peu, quand on veut mettre le préservatif on va le chercher dans la pièce à côté ou dans la salle de bain, là quand on revient il n’y a plus d’érection, la question de se pose plus. Si par contre avant même de faire l’amour, et ça il y a beaucoup de femmes qui disent oui mais nous on n’aime pas programmer, mais les hommes programment qu’elles le veuillent ou non, et donc si lui il programme il peut tout à fait avoir le préservatif soit dans la poche, et il met sa petite pochette à côté du lit.
B.L : L’idéal c’est même d’avoir la petite pochette d’ouverte à côté du lit.
S.M : De façon à ne pas s’énerver au moment fatidique, et qu’il n’y ai plus qu’à sortir le préservatif sans effort, et le dérouler sur la verge.
B.L : Et le faire glisser sur la verge en érection évidemment. Et puis peut être que parfois les femmes peuvent aussi s’entraîner, c’est pas si compliqué que ça de dérouler le préservatif sur la verge d’un homme.
S.M : Surtout que de cette manière-là beaucoup plus un jeu.
B.L : Mais c’est pareil ça demande un petit peu d’entraînement et on peut s’entraîner sur une carotte.
S.M : Ne pas se dire c’est aujourd’hui ou jamais en fait mais que les choses reviennent petit à petit.
B.L : Et pas d’idées reçues, un préservatif une fois qu’on l’a mis on ne le sent pratiquement plus aujourd’hui.
S.M : Exactement.
Quels sont les risques lors d'un rapport non-protégé ?
Brigitte Lahaie : Philippe Arlin c’est l’heure d’ouvrir la boîte à questions, que risque-t-on d’attraper si on a un rapport non protégé ?
Philippe Arlin : Beaucoup de choses, du plaisir en premier c’est quand même ce que je souhaite à tout le monde, mais toute la cohorte des IST et quand je dis la cohorte des IST on va pas faire la liste mais elle est longue de toutes ces maladies qui sont par définition des infections sexuellement transmissibles donc ça va des simples brûlures, des champignons, des mycoses, mais ça va après sur des maladies qui sont plus graves jusque ça peut être le SIDA, la syphilis voilà. Mais y a pas que sur les rapports non protégés, faut savoir aussi que quand on parle de rapports non protégés c’est une chose, mais qu’en terme d’IST la fellation est très bien placé pour transmettre énormément de choses, faut savoir aussi que le jeu avec le doigt n’est pas forcément anodin. Donc si on fait pas attention un minimum, y a beaucoup de choses qui peuvent être transmises, plus ou moins graves encore une fois, y a des IST qui pour la plupart se soignent très bien, ce qui est important de répéter c’est qu’une IST ne se soigne jamais seule, ça se soigne avec son ou sa partenaire puisque évidemment il faut éviter la recontamination parce que si un se soigne et recontamine l’autre, enfin et est recontaminé par l’autre et bien le problème se pose. Donc quand il y a un souci quel que soit celui qui en souffre on consulte à deux ou en tout cas on demande à son médecin un traitement pour les deux. Encore beaucoup de médecins oublient de prescrire pour les deux partenaires et donc on a des mycoses récidivantes, on a des tas de problèmes comme ça qui s’installent parce que bien évidemment la source du problème n’étant pas soigné.
B.L : Voilà donc en règle générale mieux vaut quand on ne connaît pas son partenaire, utiliser le préservatif, c’est une sécurité et ça évite bien des tracas.
P.A : Oui c’est tout, enfin c’est tout simple non. Si c’était tout simple je crois que plus en mettrait mais ça reste une idée qu’il ne faut pas oublier et n’est pas valable que pour le SIDA, elle est valable pour beaucoup de maladies qui sont quand même très handicapantes si on ne fait pas attention.
Comment choisir le préservatif qui nous convient ? Quelle taille ? Quelle Marque ? etc…
Brigitte Lahaie : Mais d’abord on va ouvrir la boîte à questions Sylvain Mimoun, comment choisir le bon préservatif qui nous convient ? Quelle taille ? Quelle marque ? Alors les marques évidemment on ne va pas les donner.
Sylvain Mimoun : Objectivement, il y a des préservatifs pour tout le monde, c’est-à-dire pour chaque personne et le meilleur moyen de connaitre le préservatif qui nous convient c’est de l’essayer. Ce que je dis, demande à ceux qui veulent m’entendre, c’est n’hésite pas à faire deux, trois essais, quatre essais avec différentes marques et si vous vous sentez à l’aise ou non. Ce n’est pas au moment où vous êtes avec une nouvelle partenaire ou un nouveau partenaire que vous allez essayer un nouveau préservatif et vous rendre compte à ce moment-là qu’il est trop serrer, pas assez grand, vous vous sentez pas à l’aise avec etc… . A partir de là vous repérez quelle est la marque de ce préservatif, si il est fin, plus ou moins fin, s’il y est astri ou non, si il est, si il s’enfile « facilement ou non », comment il s’enfile. Et puis enfin de pouvoir l’avoir quand le rapport doit avoir lieu. Ça se prépare ça aussi, c’est-à-dire qu’il faut que avant même que le rapport commence qu’on puisse mettre ce préservatif sur la table de nuit ou à côté du lit et je dirai la pochette pré ouverte.
B.L : Déjà pré déchiré, bien sûr.
S.M : De façon à ne pas s’énerver à ce moment-là, de n’avoir aucun effort faire pour prendre le préservatif et le mettre sur la verge, le dérouler sur la verge et le fait de le dérouler sur la verge ça stimule la verge et donc sa renforce l’érection. Or beaucoup d’homme qui abandonne le préservatif c’est qu’ils ont l’impression qu’ils peuvent perdre l’érection.
B.L : Bien sur parce que ça leur est souvent arrivé d’ailleurs.
S.M : Exactement.
B.L : S’ils ont peur de la perdre c’est forcé …..
S.M : Si ils vont le chercher dans la pièce d’à côté, il y a de forte chance qu’ils perdent l’érection.
B.L : Oui puis qu’ils s’énervent sur le papier, qu’ils n’arrivent pas à déchirer.
S.M : Exactement où ils utilisent les dents du coup sa déchire le préservatif etc, etc.
B.L : Et puis peut être un petit conseil que je donnerai aux femmes qui nous écoutent. Sentez-vous un petit peu concernées, je ne dis pas que c’est à vous de le mettre, mais sentez-vous un peu concernées, parce que si vous tournez le dos en train de vous tourner les pouces en attendant. Ça met le mec quand même dans une situation encore plus stressante.
S.M : Là ou ça se passe le mieux quand on est en complice avec sa partenaire. C’est si au moment où il met le préservatif, elle joue de la fellation et que du coup, il y a d’ailleurs des prostitués qui disent ça qui veulent les entendre elle aussi, qu’elles peuvent mettre un préservatif à un homme sans même qui se rendent compte…
B.L : Il n’y a pas que les prostitués Sylvain Mimoune.
S.M : Non mais il n’y a pas beaucoup de femme, madame tout le monde qui utilise ça. Mais les prostitués, je me souviens de patients qui me disaient, j’ai eu le rapport et au moment du rapport je me suis dit mince je n’ai pas mis de préservatif.
B.L : Mais si.
S.M : Et après coup je me suis rendu compte qu’il était mis et que je ne m’en étais même pas rendu compte.
B.L : Mais je dis aux femmes….
S.M : Et quand j’ai dit ça aux prostitués elles me disent oui, oui c’est ce qu’on fait souvent.
B.L : Mais bien sûr, c’est pour ça je dis aux femmes entrainez-vous sur un jouet ou une carotte ce n’est pas compliqué et vous verrez que c’est beaucoup. …
S.M : Ou une banane, ce que vous voulez oui oui c’est vrai
B.L : Oui une banane si vous voulez mais pas trop mur.
S.M : Exactement.
B.L : Sinon elle a perdu l’érection.
Que faire si on est allergique au latex ?
Brigitte Lahaie : Alors dans la boîte à question Bruno Ponsenard je lis : que faire si on est allergique au latex ?
Bruno Ponsenard : Alors nos amis curés vous diraient abstinence mais bon, ou fidélité. B.L : Ce n’est pas la bonne réponse.
B.P : Je vais essayer de vous donner une réponse, vous avez trois préservatifs alternatifs aux allergies, il y en a un qui est en latex purifié, en principe on arrive à enlever beaucoup d’agent allergène. Après vous avez le porulétène et vous avez le sensoprène, voilà. Donc c’est trois préservatifs qui peuvent être remplacés, ensuite vous avez le préservatif féminin.
B.L : Le fémidon
B.P : Donc voilà les 4 solutions ou après…
B.L : Je ne sais pas si on arrive encore bien à le trouver ce préservatif féminin.
B.P : Il n’est pas pratique.
B.L : Il n’est pas très bandant.
B.P : Moi pour l’avoir expérimenté je ne trouve pas ça très pratique après effectivement, le mieux est la fidélité, quand on est amoureux bien évidemment, on fait un test VIH et puis on laisse tomber tout ça quoi.
Comment réussir sa première fois?
Brigitte Lahaie : Mais d’abord la boîte à questions, Bruno Martin, comment réussir sa première fois et ne pas faire mal à sa partenaire si elle est vierge ?
Bruno Martin : Alors si je sors la petite fiche de la première fois pour les nuls, moi je crois.
B.L : Pourquoi pour les nuls ? Ils ne sont pas tous nuls !
B.M : Bon d’accord, non mais si vous voulez la première fois je pense que c’est réussie quand vous mêlez ça avec beaucoup d’excitation. Il faut beaucoup d’excitation car l’excitation dilue les angoisses, ça c’est déjà une première chose !
B.L : Et donc si on est pas assez excité, qu’on ne se sent pas prête, il faut oser dire non. Et le partenaire soit sûr que la femme donc pour qui c’est la première fois soit suffisamment excitée et en ait suffisamment envie.
B.M : Absolument car il y a plusieurs premières fois, je prends un autre exemple comme la sodomie par exemple. Il y a pleins de femmes qui refusent, refusent refusent. Et il suffit qu’elles tombent avec quelqu’un qu’elles découvrent, qu’elles sont suffisamment amoureuses et d’un seul coup, les choses passent toutes seules si j’ose dire. Et les premières fois c’est ça il faut beaucoup d’adhésion et d’excitation pour diluer l’angoisse derrière ça. Apres des petits jeux pénis vulve sans trop de pénétration au départ pour habituer ce contact. Car la femme peut s’habituer à cette sensation et ne plus être aux aguets à ce moment-là.
B.L : Exactement, la femme, qui est vierge la première fois, c'est qu’elle craint la pénétration car elle a peur d’avoir mal tout simplement. Moi je conseil toujours de pénétrer en douceur. De rentrer relativement doucement et surtout de ne pas avoir trop vite de mouvement de va et vient intense. Il faut vraiment s’habituer et quand on sent que la femme s’est détendue, à ce moment-là on peut ’avoir un acte sexuel normal.
Peut-on attraper des IST lors d’une fellation ou d’un cunnilingus ?
Brigitte Lahaie : Jean-François Dailloux, peut-on attraper des IST lors d’une fellation ou d’un cunnilingus ? Alors oui bien sûr.
Jean-François Dailloux : Oui bien sûr. Les différentes IST sont : le VIH qui va donc donner le SIDA.
B.L : Enfin par la fellation et le cuni, le SIDA pas vraiment
J.F.D : Y a très peu de risques.
B.L : Disons-le ce n’est pas une pratique à grand risque pour le SIDA après il y a beaucoup d’autres… Syphilis, Herpes, etc.
J.F.D : Hépatite et puis aussi la lympho granulomatose qu’on observe beaucoup dans les milieux gays.
B.L : Et la grippe ?
J.F.D : Je ne suis pas sûr que la grippe se trouve sur la verge ou sur la vulve mais bon en s’embrassant oui absolument.
B.L : Non mais je crois encore une fois que la fellation et le cunnilingus sont des pratiques à moindre risque, mais maintenant dès qu’on est dans une relation corps à corps les risques sont là, donc c’est à chacun de juger.
J.F.D : Oui et on le voit puisqu’à partir du moment où les gens ne font que des fellations, et qu’ils ne prennent pas d’autres risques c’est-à-dire de pénétration, on voit réapparaître la syphilis. Ça n’engage que moi mais les gens disent « comment ça se fait je mes suis protégé etc », je pense que les gens ne se sont pas protégés et n’osent pas le dire quand ils ont eu le virus du VIH avec des relations anales ou vaginales.
Que faire si on a pris un risque en ne se protégeant pas ?
Brigitte Lahaie : Et la boite à questions qu’on ouvre, qu’est ce qu’on fait si on a pris un risque en ne se protégeant pas ?
Philippe Arlin : Ah qu’est ce qu’on fait, alors le premier réflexe serai déjà d’appeler Sid infos service. Il y a un numéro vert quand même qui est mis à disposition qui sert à ça. Je le rappelle c’est le 0 800 840 800. Il y a des personnes tout à fait adaptées pour analyser la nature du risque qui a été pris et orienté. Ce qu’il faut savoir, c’est que si on ne passe pas par la case téléphone on peut se rendre aux urgences d’un hôpital ou peut être mis en place très rapidement ce qu’on appelle un traitement d’urgence. C’est-à-dire qu’on prend une trithérapie à l’avance, le but étant avant même que le virus envahisse l’organisme de le bloquer avec les antis rétroviraux c’est un traitement qui dure trois mois qui n’est pas du tout léger ou anodin. Donc voilà pourquoi il est intéressant aussi de prendre conseil auprès de spécialistes pour savoir si ça vaut le coup de le mettre en place parce que si on est un petit peu parano on pourrait faire ça toutes les 3 semaines. Mais en tout cas il y a des solutions et donc là par contre il faut réagir le plus vite possible, voilà dans les 6 heures c’est idéal.
B.L : Je rappelle également qu’il y a l’institut Fournier à Paris qui est très intéressant parce que c’est anonyme.
P.A : Oui si il est ouvert on peut y aller c’est un centre de dépistage anonyme et gratuit qui assure aussi des soins mais faut savoir, aux urgences des hôpitaux, si vous avez le moindre de doute je rappelle, le 0 800 840 800. Ils ont toutes les adresses de disponibles sur toute la France donc à proximité de chez vous pour vous dire à quel endroit vous rendre le plus rapidement possible et savoir si il y a lieu de le faire ou pas.
Mettre deux préservatifs protège-t-il mieux ?
Brigitte Lahaie : Mais d’abord on ouvre la boîte à questions, alors voilà une question un peu saugrenue Bruno Ponsenard. Est-ce que si on met deux préservatifs on se protège mieux ?
Bruno Ponsenard : Quelle curieuse question.
B.L : N’est-ce pas. C’est pire d’ailleurs, parce qu’il y en a un qui va glisser sur l’autre.
B.P : Oui, il va y avoir du lubrifiant sur du lubrifiant donc déjà il y a de fortes chances qu’il y en est un qui parte. En plus les préservatifs sont testés de façon scientifique donc il y a une résistance.
B.L : C’est très sérieux.
B.P : Très, très résistant. Alors il peut y avoir effectivement, ce n’est pas 100% fiable, mais ça ne sera pas 100% non plus en en mettant deux, il vaut mieux avoir un préservatif adapté à la taille du pénis. Dans le préservatif vous avez des tailles ou il y a des indications sur la longueur mais surtout sur la circonférence et c’est important d’avoir un préservatif qui tienne, voilà.
B.L : Exactement et puis ne soyez pas prétentieux parce que si il est trop grand c’est plus dangereux que trop serré. Même si trop serré ce n’est pas très agréable on est d’accord, voilà.
B.P : Ca peut faire une coquerie à la base, vous avez un petit anneau qui vient serrer.
B.L : C’est ça mais ce que je veux dire c’est trop serré ça va, si il est trop large on peut perdre un peu…
B.P : Bien sûr.
Le préservatif féminin est-il plus efficace/pratique que le préservatif masculin ?
Brigitte Lahaie : Jean-François Dailloux, le préservatif féminin est-il plus efficace et/ou plus pratique que le préservatif masculin ? Cela fait longtemps que l’on n’a pas parlé de ce préservatif « Femidom ».
Jean-François Dailloux : Il est certainement protecteur, mais tout le monde dit que ce n’est pas agréable et pratique de la porter. On dit que ce préservatif fait beaucoup de bruit qu’il est extrêmement large et donc pas du tout érotique.
B L : De plus, ce préservatif est difficile à trouver.
J-F D : Sachez que les hommes l’utilisent entre eux. Les gays s’en servent au niveau de l’anus quelques fois. Mais le problème est le même pour eux.
B L : Cela ne doit pas être simple à introduire dans l’anus, c’est déjà difficile de le mettre dans le vagin. Mais les gays aiment bien varier les expériences et sont très manuels.
J-F D : Oui, tout à fait.
B L : L’autre problème c’est qu’il est cher. Le seul avantage, c’est peut-être pour certaines femmes qui veulent vraiment ne pas avoir le problème de mettre le préservatif à l’homme.
J-F D : Et surtout elles veulent se protéger, au cas où l’homme ne veut pas mettre de préservatif sur son pénis.