Primaires écolos : 4 candidats face aux militants

Coup d'envoi hier lundi soir des primaires de l'écologie. Quatre candidats à la tribune à Toulouse pour un premier débat. Dont un Nicolas Hulot qui part avec un petit handicap...
En tout cas, Nicolas Hulot part moins favori qu’on aurait pu le penser. Le chouchou des Français, la star de la télé, s’est tiré une balle dans le pied sur la ligne de départ. Dimanche dernier sur Canal+, il a confié avoir pensé à un moment se rapprocher de Jean-Louis Borloo : « On a discuté, mais très rapidement on a refermé la porte, parce qu’évidemment il n’y a pas d’avenir commun avec la majorité actuelle et avec la droite, parce que notre grille de lecture n’est pas du tout la même. »
Aïe ! L’erreur de dire qu’on a hésité avant de prendre sa décision et qu’on est allé voir Jean-Louis Borloo, qui se dit de droite. L’erreur aux yeux des militants écologistes qui sont dans leur grande majorité de gauche, dont la culture est de gauche.
Oui mais vous avez entendu le côté sympathique de Nicolas Hulot qui avoue et s’explique, son côté si peu politique, si spontané et sincère.
Il n’empêche. Les militants écologistes hésitent du coup entre le choix d’un candidat médiatique mais imprévisible et celui d’un ou d’une candidate plus politiquement correcte.
L’un des candidats, Stephane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire, a expliqué hier soir à Nicolas Hulot que « le Grenelle de l'Environnement était une tromperie. Et si je croise M. Borloo je saurai le lui dire! », avant de conclure que l'écologie devait être « clairement à gauche ».
Ce qui est sûr c’est que le choix se fera entre Eva Joly et Nicolas Hulot. Ni Stéphane Lhomme ni le quatrième candidat Henri Stoll, le maire écolo et alsacien de Kaysersberg, ne sont en mesure de menacer les deux poids lourds.
Justement, quelles sont les chances d’Eva Joly ?
D’abord, l’ex-juge d’instruction part elle aussi avec un handicap, celui de son accent qui déstabilise de nombreux Français et fait craindre aux écolos un handicap dans la campagne. Un côté aussi un peu sévère et austère. Mais Eva Joly apprend vite, elle fait de la com. Son site a pour symbole ses rigolotes lunettes rouges qu’elle ne quitte plus, histoire d’humaniser le personnage.
Qu’est-ce qui va faire la balance entre Eva Joly et Nicolas Hulot ?
La composition du collège électoral. Car l’inconnu aujourd’hui c’est qui va voter pour le candidat vert ? Tout le monde le peut. Il vous reste 3 jours pour vous inscrire sur Internet et verser 3 euros. Hier soir, le compteur des électeurs affichait 24 761 inscrits. Ce n’est pas beaucoup. D’accord c’est trois fois plus que les 8000 adhérents d’Europe Ecologie les Verts. Mais on est loin des millions de téléspectateurs d’Ushuaia, qui eux voteraient à coup sûr pour Nicolas Hulot…
Au vu des 25 000 inscrits on se dit que le choix se fera beaucoup sur la ligne politique des 2 favoris. Et non pas sur leur capital de popularité.
En tout cas, vous le savez, Daniel Cohn-Bendit, lui, a tranché. Ni l’un, ni l’autre. Il prédit aux Verts un maigre 3%, doutant de la capacité des deux candidats "atypiques" à mener une campagne. C’est ce que Cécile Dufflot, la secrétaire général des Verts, appelle un Schtroumpf grognon.
Ecoutez ci-dessous « Les coulisses de la politique » de ce Mardi 7 juin 2011 avec Christophe Jakubyszyn et Jean-Jacques Bourdin :
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