Procès Bonnemaison: "Ils ont été privés de la possibilité de dire au revoir à leur mère"

TEMOIGNAGES - L'ex-médecin est de nouveau jugé pour avoir injecté des produits létaux à sept patients en fin de vie. Acquitté l'an dernier, son cas fait débat jusque dans les familles des victimes. Certains estiment en effet qu'il s'agit "d'un acharnement" pendant que d'autres demandent à ce que "sa culpabilité soit reconnue".
Nicolas Bonnemaison est à nouveau jugé à partir de ce lundi devant la cour d'assises d'Angers. Acquitté en Pau en juin 2014, il est rejugé en appel pour sept cas d'empoisonnement entre 2010 et 2011 de patients âgés, incurables et en phase terminale. Si aucune des familles n'a porté plainte, deux d'entre elles se sont portées parties civiles, dont celle de Catherine Iramuno, 86 ans, décédée en avril 2011 après que Nicolas Bonnemaison lui eut administré de l'hypnovel (sédatif), sans informer la famille.
"Ils reprochent au docteur Bonnemaison d'avoir pris une décision tout seul dans son coin, sans les concerter. Ils ne l'ont d'ailleurs jamais rencontrés", explique sur RMC, maître Valérie Garmendia, l'avocate des époux Iramuno, fils et belle-fille de Catherine, décédée en avril 2011. Et d'insister: "Il a pris seul la décision d'injecter ce produit qui lui a été fatal, un événement qui a eu lieu pendant une pause-déjeuner. Alors qu'ils étaient tout le temps présents à l'hôpital, ils ont été privés de la possibilité de dire au revoir à leur mère. Cela a été très difficile à accepter pour eux".
"C'est un acharnement"
"Ils ne demandent pas à ce qu'il aille en prison ou qu'une peine importante soit prononcée mais simplement que sa culpabilité soit reconnue", affirme enfin maître Garmendia. De son côté, Patricia Dhooge, veuve de Fernand, décédé en 2010, à 67 ans après trois cancers et une leucémie, soutient Nicolas Bonnemaison, qui a aidé son mari à mourir. "Pour moi, c'est un acharnement, certifie-t-elle. Fernand a eu des heures de souffrance, à la limite de la torture, et le docteur Bonnemaison l'a sauvé de cette souffrance".
"Ce n'est pas logique, ce n'est pas normal qu'on accuse un médecin alors que des tas de médecins ont fait la même chose pendant des années, estime-t-elle. C'est de l'hypocrisie totale". Et Patricia Dhooge d'appuyer ses propos: "Je ne vois pas autre chose qu'un acquittement. Et devant la cour, je redirai merci au docteur Bonnemaison".
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