Procès Bonnemaison: "Tout ce qu'il a fait, il l'a fait en tant que médecin"

L'ex médecin-urgentiste Nicolas Bonnemaison est à nouveau jugé à partir de ce lundi après-midi devant la cour d'assises d'Angers. Acquitté à Pau en juin 2014, il est rejugé en appel pour sept cas "d'empoisonnement" entre 2010 et 2011.
Comment gérer la toute fin de vie? Clivant, forcément poignant et toujours vif, le débat revient devant la justice ce lundi avec le procès en appel à Angers de l'ex-urgentiste Nicolas Bonnemaison, pour sept cas "d'empoisonnement" de patients âgés, incurables et en phase terminale. Acquitté à Pau en juin 2014, l'avocat général, qui avait requis cinq ans de prison avec sursis, avait en effet estimé que Nicolas Bonnemaison n'était "pas un assassin, un empoisonneur au sens commun du terme".
Depuis son acquittement, cet homme de 54 ans a traversé deux épreuves: sa radiation comme médecin par le Conseil de l'ordre en juillet 2014 puis la décision du parquet de faire appel de son acquittement. Mais, alors qu'il pensait pouvoir tourner la page et qu'il estimait avoir touché le fond, ses anciens collègues de l'hôpital de Bayonne se sont mobilisés: Nicolas Bonnemaison a pu retrouver un CDD à mi-temps à l'hôpital de Bayonne.
"Un procès de trop"
Un geste fort de la part de la direction de l'établissement qu'il avait quitté dans une voiture de police en août 2011. S'il ne peut plus exercer comme médecin, il a été recruté comme chargé d'études sur des questions de capacité hospitalière. Un poste qui lui a permis de côtoyer de nouveau le milieu médical jusqu'à la fin de sa mission en septembre. Depuis Nicolas Bonnemaison se prépare à ce nouveau procès, avec la crainte que, cette fois, les jurés le déclarent coupable d'empoisonnement sur ses patients.
"Pour lui, c'est un procès de trop, quelque chose de lourd à vivre, indique, sur RMC, maître Benoît Ducos-Ader son avocat. Il vit mal de revoir tous ces cas qui sont, pour lui, des problèmes de conscience. L'enjeu est donc de sortir de l'habit qu'on essaie de lui faire porter, à savoir qu'il est un empoisonneur, un assassin". "Tout ce qu'il a fait, il l'a fait en tant que médecin", ajoute son avocat qui assure que "tout ce qui lui importe c'est d'être de nouveau acquitté" car "pour lui, il est inenvisageable d'être condamné". Réponse le 24 octobre prochain.
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